Plus de 23 000 insuffisants rénaux chroniques suivent des séances d'hémodialyse à travers 317 centres d'hémodialyse ouverts dans le secteur public et privé. Le nombre de malades souffrant d'insuffisance rénale chronique est en nette progression d'année en année. Par définition, cette pathologie, aux conséquences lourdes, est traitée soit par l'hémodialyse, soit par dialyse péritonéale, soit par la transplantation rénale. Les statistiques présentées à l'occasion de la tenue du 24e congrès national de néphrologie au Centre international des conférences d'Alger donnent froid dans le dos. Deux millions d'Algériens ont un problème rénal chronique, soit 10% de la population adulte âgée de plus de 18 ans. Pas moins de 2 000 nouveaux cas sont traités chaque année. Plus de 23 000 insuffisants rénaux chroniques suivent des séances d'hémodialyse à travers 317 centres d'hémodialyse ouverts dans le secteur public et privé. La progression effrénée de cette pathologie interpelle et les pouvoirs publics et les spécialistes en néphrologie pour réfléchir aux voies et moyens devant contribuer à l'amélioration de la prise en charge thérapeutique de cette frange de la population. Le professeur Hammouche Mustapha, président de la Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation (Sandt), nous a confié en marge des travaux du congrès que le nouveau challenge des néphrologues est la transplantation rénale. Et de rappeler au passage que "l'on a pu réaliser, en 17 ans, seulement 2 000 transplantations en Algérie". Un chiffre qui reste en deçà de la demande exprimée. Pour les participants au congrès, les séquelles de l'insuffisance rénale sur le patient lui-même sont nombreuses et graves. Un cas d'insuffisance rénale chronique, qui n'est pas bien pris en charge et dans les délais, risque d'avoir d'autres complications plus graves. "Des problèmes cardiovasculaires et pulmonaires, la thyroïde et l'hypocalcémie." C'est dire que les problèmes des souffrants d'insuffisance rénale chronique sont nombreux. Pour assurer un meilleur suivi et une prise en charge complète de ces patients, le ministère de la Santé a lancé le Registre national des insuffisants rénaux chroniques dialysés. Il s'agit d'outils de collecte et d'interprétation des données relatives aux malades atteints d'insuffisance rénale. Avec cet outil, on constituera un fichier national épidémiologique de la maladie. Lors de son intervention, le ministre de la Santé, le professeur Mokhtar Hasbellaoui, a reconnu que l'Algérie n'est pas suffisamment outillée en termes de textes réglementaires pour développer la transplantation rénale. En attendant la mise en place de l'arsenal juridique nécessaire, le ministre insistera "sur la dimension bioéthique qui ne doit pas être négligée". Le ministre rappellera aussi que "la mise en place effective de l'Agence nationale de greffe d'organes permet d'ores et déjà de préparer les différentes équipes à travailler dans un cadre organisé autour de projets consensuels et à réunir les conditions d'une dynamisation de la greffe". Dans le domaine des prélèvements des organes et tissus à des fins thérapeutiques, le ministre lancera un appel aux spécialistes pour veiller à ce que "le prélèvement et la transplantation des tissus et organes se fassent dans le strict respect de l'éthique et de l'intégrité du corps humain à l'effet de combattre toute forme de trafic d'organes". Hanafi H.