Un hommage populaire a été organisé hier à la place des Invalides, à Paris, pour honorer la mémoire de l'ancien président français Jacques Chirac (1995-2007). Malgré la pluie et le mauvais temps, ils étaient des milliers à venir, qui pour jeter un dernier regard, qui pour déposer une fleur à un homme d'Etat dont la popularité n'a jamais été démentie après celle de Charles de Gaulle. Un hommage officiel lui sera également rendu aujourd'hui par Emmanuel Macron, avant son enterrement dans l'intimité au cimetière de Montparnasse. Plusieurs dizaines de milliers de français et de touristes étrangers ont convergé, hier, à partir de midi à la place des Invalides pour rendre un dernier hommage au président français Jacques Chirac, décédé jeudi dernier, le 26 septembre. Silencieux sur fond de musique classique, l'hommage a été empreint de beaucoup de tristesse et de recueillement. Tôt le matin, des hommes et des femmes, mais aussi beaucoup d'enfants, ont fait la queue sous la pluie et malgré le mauvais temps en vue de jeter un dernier regard au président Chirac, considéré comme l'un des derniers hommes du gaullisme et celui qui a dit non à la guerre contre l'Irak. D'ailleurs, de nombreux Français d'origine maghrébine et orientale ont tenu à rendre hommage à celui qu'ils considèrent comme étant l'ami des «Arabes» et le défenseur de la cause palestinienne. C'est le cas de Moundher, Irakien de 36 ans, dessinateur de presse. Il a tenu à venir aux Invalides pour saluer «un homme qui a dit non à la guerre contre mon pays». «Tous les Irakiens aiment Jacques Chirac et regrettent sa mort. Chez nous, il est considéré comme un héros pour avoir dit non, malgré les pressions américaines, à la guerre qui a détruit mon pays», a-t-il expliqué à El Watan. Il a ajouté : «Aucun Président dans le monde n'a eu le courage de s'opposer à Bush comme l'a fait M. Chirac. Ce geste restera gravé dans le cœur de tous les Irakiens et les partisans de Saddam Hussein.» Enterrement dans l'intimité familiale Dimanche, peu après 14h, le cercueil du président Jacques Chirac a été installé à l'entrée de la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides et des registres de condoléances placés à la disposition du public. Tous se bousculaient pour écrire un dernier mot, celui de l'adieu à un homme qui a marqué la vie politique française et la vie des Français tout court durant plus de 40 ans. Magali, 26 ans, doctorante en sciences sociales, a affirmé avoir éprouvé une grande tristesse suite à la mort de M. Chirac. «Je ne me souviens pas trop de lui, mais tout le monde dit qu'il était populaire, aimant les gens, mangeait beaucoup et adorait faire la fête. C'est vraiment l'un des derniers grands hommes de la France. Avec sa mort, notre pays tourne une page de son histoire puisque maintenant les Présidents sont tous jeunes, à l'image de Macron, ou Hollande. Je ne parle pas de Giscard d'Estaing qui est âgé lui aussi.» Aujourd'hui, une cérémonie familiale se déroulera à 9h30, dans la plus stricte intimité, au sein de la cathédrale Saint-Louis-des-Invalides. A l'issue de cette cérémonie, les honneurs militaires seront rendus au président Chirac dans la cour d'honneur des Invalides, en présence d'Emmanuel Macron. Le cercueil quittera ensuite cette place emblématique en convoi funéraire encadré par une escorte en direction de l'église Saint-Sulpice dans le 6e arrondissement, pas loin du Quartier latin que Chirac aimait fréquenter durant sa jeunesse. Les Français pourront rendre à cette occasion un dernier hommage à l'ancien chef de l'Etat au cours de son trajet entre les Invalides et l'Eglise Saint-Sulpice, où Emmanuel Macron prononcera un service solennel en présence de la famille du défunt. A l'issue de ce service, alors que M. Chirac sera enterré dans l'intimité familiale au cimetière de Montparnasse, M. Macron recevra la trentaine de Présidents et chefs de gouvernement venus rendre hommage à l'un des derniers héritiers du gaullisme. La France tourne une page de son histoire.