Le travail d'aménagement a été engagé avec un des participants grecs au colloque, Stamatis A. Fritzilas, chef du département des antiquités classiques et préhistoriques. Le Haut-Commissariat à l'amazighité (HCA) se donne une mission supplémentaire : élargir le partenariat scientifique avec des centres de recherche étrangers et faciliter la restitution des pièces archéologiques. «Il y a bien sûr la coopération avec des partenaires algériens, comme le Centre national de la recherche archéologique (CNRA), l'université de Tébessa, avec qui nous signerons demain (aujourd'hui) une convention. On va élargir notre travail et travailler en réseau. Il faut à cet effet élargir les horizons vers l'autre rive, c'est-à-dire les centres de recherche étrangers», a annoncé, hier, Si El Hachemi Assad, secrétaire général du HCA, en marge du Colloque sur la résistance des femmes en Afrique du Nord. Le travail a été engagé avec un des participants grecs au colloque, Stamatis A. Fritzilas, chef du département des antiquités classiques et préhistoriques. Ce dernier a remis, hier, la tête d'un jeune homme en marbre provenant de l'Agora d'Athènes. Selon une affichette, elle appartenait vraisemblablement à une statue-portrait (deuxième moitié du Ier siècle av. J.-C.). L'archéologue et chercheur à l'Inrap de France, Mahfoud Feroukhi, explique que le portrait a des traits de ressemblance avec Juba II. «Je pense que la tête peut effectivement être celle de Juba… Je suis en train de l'étudier. Il me semble qu'il y a eu une inscription parlant de Juba qui a été découverte dans l'Agora d'Athènes», relève-t-il. Réceptionnant la tête en marbre, M. Assad signale que son institution compte aménager un musée pour y exposer tout ce qui a trait à la civilisation amazighe. «Le HCA peut être un espace qui complète les musées. Cela dit, on respecte la vocation d'un musée», relève-t-il. Le partenariat avec les Grecs sera formalisé, précise M. Assad, dans le cadre d'une convention qui devra être signée à partir de l'année prochaine. «Bien sûr, il y a des préalables sur le contenu, etc. M. Feroukhi sera notre intermédiaire, il a la maîtrise du grec. On doit mûrir le projet et travailler sur l'essentiel. Ce partenariat nous permettra de pister ce qui a trait aux pièces archéologiques, aux éléments du patrimoine matériel qui doivent être ici en Algérie. C'est une étape prioritaire. Nous essayerons à cet effet d'avoir des copies, des informations sur les éléments de notre patrimoine… Nous ambitionnons également de faire de l'échange au profit des jeunes doctorants qui souhaitent traiter de la problématique. On peut les encadrer et leur donner des facilités pour des séjours en Grèce. Nous œuvrons pour permettre la réciprocité. C'est un principe qui sera inscrit dans la convention», détaille le secrétaire général du HCA. D'autres accords de partenariat sont engagés avec les Espagnols et les Français. «Je suis déjà allé (en Espagne) dans le cadre de la fondation euro-arabe des hautes études. Il y a des réserves, puisque c'est une association. Nous passerons à une autre étape qui concerne l'université. L'université de Malaga, de par la présence d'un de ses enseignants au colloque, est aussi intéressée», se réjouit-il, évoquant l'engagement d'un partenariat «très prochainement» avec l'Iremam à Marseille. Le secrétaire général du HCA annonce que son institution travaille avec des universités locales et les musées, à l'instar de celui de Cirta, dont la responsable Amel Soltani, par ailleurs présidente du comité scientifique du colloque, s'est engagée à remettre une copie de la pièce de monnaie de Massinissa, «l'unique au monde à porter le nom complet en punique de l'Aguellid», précise-t-elle.