Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales envisage la création d'un office national pour la gestion des écoles primaires. C'est ce qu'a annoncé le wali de Tizi Ouzou, Mahmoud Djemaa, avant-hier, lors de la session ordinaire de l'assemblée nationale de la wilaya. Une annonce qui confirme, encore une fois, l'échec flagrant des APC à gérer ces petits établissements scolaires. Rapportée par le quotidien arabophone El Khabar, cette déclaration a fait réagir plus d'un des partenaires de Abdelhakim Belabed, actuel ministre de l'Education nationale. «Pour le moment, nous n'avons aucune information quant à cet éventuel projet. Toutefois, nous ne comprenons pas pourquoi ne pas rattacher ces petits établissements au ministère de l'Education comme cela est fait avec les collèges et les lycées», s'interroge Meziane Meriane, coordinateur national du Syndicat des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Snapest). Pour lui, cette solution est «moins coûteuse et nettement moins compliquée. Il suffit juste d'amender la loi qui lègue la gestion des écoles aux APC et le problème est résolu». Au moment où nous mettions sous presse, aucune réaction officielle du ministère de l'Intérieur quant à la création de cet office. Toutefois, il faut savoir que la gestion des cantines et du transport scolaires est un problème redondant qui fait chaque année couler beaucoup d'encre, notamment en matière de rapports à la tutelle. Malgré cela, aucune décision réelle n'a été prise. D'après les parents d'élèves, plusieurs cantines ne sont toujours pas ouvertes jusqu'à aujourd'hui. «Ceci est contraire aux déclarations des ministres de l'Intérieur et de l'Education. A Blida, Djelfa et Laghouat, plusieurs cantines ne sont toujours pas opérationnelles. Dans certaines, qui sont ouvertes, probablement à cause du manque de moyens humains et matériels, les repas sont d'une qualité médiocre. Dans d'autres, la quantité est insuffisante poussant certains enfants à en redemander. Une demande souvent insatisfaite», déplore Ali Benzina, président de l'Organisation nationale des parents d'élèves. Des cas pareils, voire pires, sont dévoilés par le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef). Parmi les plus frappants, celui de la cantine de l'école Bayadha Djadida, à Tébessa, transformée en logement de fonction. «Pour nous, toutes ces décisions prises ne sont que du bluff et du bricolage étant donné rien n'a été entrepris pour régler le problème. La preuve, ils ont installé l'an passé une commission mixte qui n'a rien changé pour autant. En cette période du refus du peuple de ce pouvoir illégitime, chaque ministère essaie d'occuper l'espace comme il peut ! L'école algérienne va mal et ce n'est pas avec ce type de bricolage qu'ils vont arriver à redresser la barre», dénonce Boualem Amoura, secrétaire général du Satef. Pour lui, il faut créer un office pour gérer toute la restauration scolaire des trois paliers. Une proposition partagée par l'Organisation nationale des parents d'élèves. D'après son président, Ali Benzina, la création d'un office national de gestion des œuvres scolaires, à l'instar des œuvres universitaires, pourrait éventuellement régler ces problèmes à répétition, que ce soit pour la restauration, le transport ou même l'internat. Justement en citant ce dernier volet, à l'internat du lycée Tergui Ouantimidhi, sis au village Ahrir, commune Bordj Haouas, dans la wilaya d'Illizi, les élèves sont obligés de cuisiner et de faire la vaisselle en l'absence d'un personnel de gestion de la cantine. Une photo illustrant cette situation fait le tour des réseaux sociaux et suscite une vague d'indignation quant aux conditions déplorables d'enseignement, notamment dans les villes intérieures, les wilayas du Sud et les bourgades éloignées.