La Confédération des syndicats algériens (CSA) réitère son soutien total au mouvement populaire pacifique qui dure depuis plus de sept mois et réaffirme son attachement à ses revendications légitimes, telles que l'exigence d'un changement total du système politique. Dans une déclaration sanctionnant sa réunion hier au siège du Syndicat autonome des praticiens de la santé publique, la CSA appelle les travailleurs de tous les secteurs à se mobiliser et à «sortir manifester en force» afin de faire aboutir le combat pacifique pour l'avènement d'une nouvelle Algérie. Revenant sur la situation particulière que traverse le pays et qui est marquée par des incertitudes, le flou, la dénaturation de la réalité et le black-out médiatique sur le hirak, la CSA demande la libération de tous les détenus d'opinion arrêtés durant le mouvement populaire pacifique. Rappelant son engagement pour une Algérie unitaire, la CSA dénonce «les tentatives de division» à travers la stigmatisation de couches entières de la société. Elle appelle à la levée de toutes les entraves à l'exercice politique libre, à l'arrêt du harcèlement des militants politiques et ceux des droits de l'homme et au respect de la liberté d'expression et d'opinion. Cette confédération demande également la levée des restrictions sur les marches de vendredi et l'arrêt des intimidations contre les manifestants. Ce bloc, composé de 13 syndicats autonomes de divers secteurs, appelle aussi à revoir la décision de fermeture des accès vers la capitale durant les marches du vendredi. Dans le même sillage, la CSA réclame «le droit à l'information juste et précise pour tous» et demande de «cesser le boycott médiatique du hirak». La CSA assure que la satisfaction des revendications du mouvement populaire est tributaire de la réunion des conditions, des mécanismes et des garanties nécessaires au règlement de cette crise politique. «La politique du fait accompli ne contribue pas à la stabilité réelle et durable du pays», prévient cette confédération qui dit «rejeter tous les processus qui visent à contourner la volonté populaire». La CSA affirme demeurer attachée à l'initiative de la société civile élargie aux partis et personnalités pour trouver une solution consensuelle qui fera sortir le pays de la crise et lui permettra de retrouver le processus électoral. La CSA poursuit en considérant que la satisfaction des revendications des travailleurs algériens et le règlement des problèmes socioprofessionnels ne peuvent se faire que par «un changement réel des mentalités et des pratiques avec lesquelles sont gérés tous les secteurs d'activité». La CSA insiste enfin sur la nécessité de renforcer l'unité nationale, de bannir la violence et d'éliminer tous les facteurs de division entre les enfants du peuple qui luttent pacifiquement depuis sept mois. Comme elle rejette toute forme d'intervention ou d'ingérence étrangère dans les affaires internes au pays.