La ville de Bouandès, au nord de la wilaya de Sétif, a vécu une fin de semaine rythmée par des protestations, après le décès d'une parturiente, âgée de 28 ans, et de son bébé à l'hôpital de Bougaâ, à trente kilomètres du lieu de son domicile. En effet, les habitants de Bouandès ont affiché leur colère contre ce qu'ils ont qualifié de négligence médicale et ont, pour la énième fois, revendiqué une structure de santé où leurs femmes peuvent accoucher dans des conditions décentes et leur éviter tout déplacement vers les autres structures de la wilaya, notamment le service de gynécologie-obstétrique du CHU Saâdna-Abdennour de Sétif et l'hôpital de Bougaâ. Toutes les issues et les routes, dont la RN75, ont été fermées dès la nuit de mercredi à jeudi. Des pneus brulés et des objets hétéroclites ont été utilisés pour barrer les routes et empêcher les véhicules de circuler. Pis encore, jeudi matin, la ville était paralysée. Toutes les structures administratives et commerces étaient fermés. Les élèves des différents établissements scolaires, tous paliers confondus, n'ont pas rejoint les bancs de l'école et le climat était très tendu dans toute la région nord de la wilaya. Il est à noter que les habitants de la ville de Bouandès ont toujours revendiqué des structures de santé, une demande incessante qui n'a jamais été prise au sérieux par les autorités locales. La parturiente décédée a été hospitalisée pendant deux jours à la polyclinique relevant de l'EPSP de la localité, puis transférée vers l'établissement public hospitalier de Bouagaâ où elle a accouché d'un bébé sain et au poids normal, qui a rendu l'âme quelques heures après le décès de sa mère. Les rapports des médecins ont indiqué que la mort de la mère et de son enfant est une mort normale. Par ailleurs, nous avons appris que la directrice de la santé et de la population de la wilaya s'est déplacée et a présidé une réunion avec les responsables dont le chef de daïra par intérim et les présidents des APC de Bouandès et de Tala Ifacène et des représentants de la société civile, ainsi que les responsables de la Gendarmerie nationale et de la police où il a été conclu la réservation d'une ambulance 4x4, l'amélioration des conditions d'accueil et de prise en charge des malades au niveau des différentes structures de santé de la région, la réhabilitation d'une structure proposée par les élus locaux en attendant l'inscription d'une nouvelle structure, ainsi que le rattachement de la daïra de Bouandès qui compte 10 000 habitants et Maoklane à la circonscription sanitaire de Bougaâ, et ce, en attendant la levée du gel qui a touché le projet d'un hôpital pour la localité. FAOUZI SENOUSSAOUI