La Ligue algérienne pour la défense des droits de l'homme (LADDH) de Noureddine Benissad s'inquiète de «la répression qui frappe les activistes et militants du mouvement populaire, associatif et politique pour avoir manifesté ou exprimé une opinion de manière pacifique». Elle alerte sur le nombre important de personnes poursuivies ou emprisonnées qui «a dépassé la centaine» et relève dans ce sillage «une justice à deux vitesses». «Pour les mêmes chefs d'inculpation, certains tribunaux de l'intérieur du pays ont prononcé des relaxes, alors que d'autres ont recouru à la mise en détention souvent systématiquement, confirmée par la chambre d'accusation», souligne cette organisation de défense des droits de l'homme qui rappelle que «le droit d'exprimer pacifiquement une opinion n'est ni un crime ni un délit». La LADDH rappelle aussi que «le rôle de la justice est de protéger les libertés collectives consacrées par la Constitution et les conventions internationales relatives aux droits de l'homme ratifiées par notre pays, notamment le pacte international relatif aux droits civils et politiques qui garantissent les libertés à toute personne de circuler, de manifester, de se réunir, de s'exprimer et de participer aux affaires publiques de son pays». L'organisation, dirigée par Noureddine Benissad, estime que «l'escalade des poursuites et de la répression comme réponse à l'exercice des libertés, outre qu'elles transgressent les textes fondamentaux protégeant les libertés sont une fausse solution à des questions éminemment politiques qui appellent le dialogue et un consensus national qui jettent les jalons de la construction de l'Etat de droit». A cet effet, la LADDH appelle «les autorités au respect des libertés fondamentales et à la libération immédiate de tous les détenus d'opinion».