Face aux attaques répétées contre des cibles civiles, le GNA a appelé de nouveau la communauté internationale afin qu'elle dépêche une mission d'enquête en vue de documenter ces violations graves. La Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul) a mis en garde contre des attaques contre des infrastructures civiles dans le pays, après l'offensive menée par les troupes du maréchal Khalifa Haftar contre l'aéroport international de la ville de Misurata, à quelque 200 km à l'est de la capitale Tripoli. «Suivant des informations faisant état de frappes aériennes sur l'aéroport civil de Misurata, la Manul avertit que les attaques contre des infrastructures et les installations civiles constituaient une violation flagrante du droit international humanitaire», a dit la Manul dans un communiqué publié dimanche. «La mission demande la cessation immédiate de telles attaques insensées, en particulier contre le seul aéroport civil dans l'ouest de la Libye, disponible pour des millions de Libyens», indique le communiqué. Samedi dernier, les troupes de Haftar avaient déclaré avoir pris pour cible l'aéroport international de Misurata et détruit le système de contrôle de drones et utilisés par les forces du gouvernement d'union nationale libyen (GNA) soutenu par l'ONU. Les forces du GNA ont déclaré que la frappe aérienne avait blessé un travailleur et causé des dommages matériels à l'aéroport. A signaler, par ailleurs, qu'au moins six personnes, dont des enfants, ont été également blessées dimanche dans un raid aérien contre un centre équestre près de la capitale libyenne. Le GNA ainsi que la Manul ont accusé les forces du maréchal Khalifa Haftar d'avoir mené l'attaque. Ahmad Al Mismari, porte-parole des forces pro-Haftar, a toutefois nié «toute responsabilité (…) dans cette frappe». Les forces loyales au maréchal Haftar, homme fort de l'Est libyen, mènent, depuis le 4 avril, une offensive pour reprendre Tripoli et donc renverser le gouvernement en place. Le GNA a qualifié dans un communiqué la frappe aérienne menée par «le criminel de guerre (Haftar) et ses milices contre un centre équestre à Janzour», une banlieue ouest de Tripoli, de «lâche». Des photos ayant circulé sur les réseaux sociaux montrent des enfants effarés, des chevaux blessés gisant sur le sol et un garçon recevant des soins dans une clinique. De son côté, la Manul s'est dite «consternée par la frappe aérienne menée par les forces du général Haftar et visant le club équestre du quartier Janzour à Tripoli». Dans un communiqué, la Manul a indiqué avoir dépêche une mission d'enquête sur le site, confirmant qu'un «avion de combat a largué quatre bombes non guidées sur le club équestre, une installation civile où ni équipements ni infrastructures militaires n'avaient été observés».