Les manifestants, qui se sont regroupés à partir de 10h à la place Colonel Amirouche (Pyramide), ont entamé un débat avec les passants pour expliquer les enjeux et les retombées fâcheuses sur le pays dans le cas de l'adoption dudit projet. L'opposition au projet de loi sur les hydrocarbures, présenté hier devant l'APN, s'est traduite à Constantine par un rassemblement, initié par la communauté universitaire et des citoyens. Les manifestants, qui se sont regroupés à partir de 10h à la place Colonel Amirouche (Pyramide), lieu du ralliement hebdomadaire du hirak universitaire, ont entamé un débat avec les passants pour expliquer les enjeux et les retombées fâcheuses sur le pays dans le cas de l'adoption dudit projet. Sans céder aux sirènes de la provocation, qui deviennent davantage visibles à chaque attroupement, ils ont entonné des chants et des slogans hostiles au Parlement, au gouvernement et à l'ensemble du système et ses symboles. «Kanoun el mahroukate, Kanoun el îssabate», (le projet des hydrocarbures est celui des malfaiteurs), «Ya Ali, ya Abane, baouh lelmarikane», (ô Ali, ô Abane, ils ont vendu le pays aux Américains). Ces irréductibles des marches du vendredi et du mardi ont tenu à faire entendre leur voix face à des manœuvres de bradage d'un secteur névralgique. «Un gouvernement illégitime, qui est censé gérer les affaires courantes, dispose des ressources du pays à sa guise et hypothèque son avenir avec un tel projet. Et nous n'en avons pas encore fini avec cette îssaba qui élabore aussi une réforme sur les retraites, et ce n'est pas au profit du travailleur», s'est indignée une universitaire. Le rassemblement qui a duré au moins deux heures a eu aussi l'avantage d'éclairer davantage des citoyens sur le contenu du projet de loi sur les hydrocarbures. «Ce projet est celui de Chakib Khelil qui remonte au début des années 2000, quand il était ministre de l'Energie. Le défunt président vénézuélien, Hugo Chavez, est intervenu à l'époque pour le stopper. Aujourd'hui, ils le ressortent du tiroir et c'est le hirak qui va le faire capoter», résume sommairement, entre deux slogans, un jeune étudiant. «Chaâb yourid iskate Ennidham» (le peuple veut la dissolution du Parlement) , «Berlamane khaouana» (les parlementaires sont des traîtres) ont scandé les manifestants, insistant ainsi sur la responsabilité historique des locataires de l'hémicycle Zighoud Youcef dans cette opération aux antipodes de l'intérêt national. «De l'aveu même du ministre de l'Energie, ce projet a été ficelé en concertation avec les plus importantes firmes pétrolières dans le monde. N'est-ce pas là un acte d'ingérence étrangère caractérisé que le pouvoir concède à certaine chancelleries en contrepartie d'un soutien à son scrutin du 12 décembre ?» fera remarquer un enseignant. A rappeler que des hirakistes, dont des universitaires et étudiants de Constantine, se sont déplacés à Alger pour se joindre à la manifestation devant le Parlement, a-t-on appris.