Après les anciens étudiants qui ont ouvert, mardi dernier, le bal des marches de la rentrée sociale, les étudiants de l'université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou ont signé, hier, leur retour dans la rue à l'occasion du 29e mardi des marches pour un changement du système. Ils étaient des centaines d'étudiants, auxquels se sont joints de nombreux citoyens et militants, à participer à cette marche qui s'est ébranlée de l'entrée du campus Hesnaoua, à 10h, pour emprunter l'habituel itinéraire menant vers la place de L'Olivier, à l'extrémité ouest de la ville. Sans surprise, c'est le rejet de l'élection présidentielle, que le chef d'état-major de l'armée, Ahmed Gaïd Salah, veut imposer dans "les plus brefs délais", qui a constitué le principal mot d'ordre de cette marche. "Non à l'élection présidentielle sans transition", lisait-on sur une large banderole déployée en première ligne par la foule, qui a entamé la marche en scandant "Ulac l'vote ulac", "Makanch intikhabate yal îssabate". Tout juste derrière, flottait également au-dessus des têtes un autre tissu blanc sur lequel était écrit : "Pour un Etat civil. Dawla madania." Tout autour, les manifestants scandaient tantôt "Smaâ smaâ ya El Gaïd, madania matchi âaskaria", et tantôt "Chaâb yourid el istiqlal". Pour réaffirmer leur attachement à l'une des premières et principales revendications du mouvement populaire, à savoir le départ de tous les symboles du système, les étudiants scandaient en chœur : "RND, FLN, houkouma oua el barlamen, tetnehaw gaâ, tetnehaw gaâ". Au fur et à mesure qu'elle avançait vers le centre-ville où des citoyens continuaient à grossir ses rangs, la foule variait ses slogans, scandant ainsi : "Dégage, dégage, houkoumat bricolage", "Klitou lebled ya serrakin", "Libérez l'Algérie", "Nekni nenad atsrouhem", "Walah ma rana habssin heta terahlou", "Ya Amirouche, ya El Houès, l moudjahdine fi lehbess ; ya Krim, ya Abane, lebled dawha lkhaouana". "Djazaïr amana, klitouha ya el-khaouana". Devant la première sûreté urbaine, les manifestants invitaient les policiers en faction à les rejoindre, en scandant à leur nez : "Ya lboulici, demissioni, kheli l Gaïd wahdou". Les étudiants, qui tenaient également à rappeler la détermination de la communauté universitaire à poursuivre le combat jusqu'à l'aboutissement de la révolution populaire, scandaient par intermittence : "Etudiant s'engage, système dégage" qui a disparu des rues de Tizi Ouzou depuis mi-juillet dernier, période durant laquelle les étudiants avaient suspendu leur action de rue. S'agissant de cette mobilisation estudiantine qui signe son retour, certes, mais qui demeure, toutefois, assez faible, un des initiateurs, Yanis Cherrou, nous a expliqué que cette maigre présence est due aux examens qui ont retenu la plupart des étudiants. "Aujourd'hui, nous sommes là, et la détermination est toujours vivace, nous reprenons le chemin de la révolution et avec la mobilisation jusqu'au départ de tout le système au grand complet et l'instauration d'un Etat de droit", a-t-il affirmé.