Ces commerçants informels, doit-on le préciser, ont squatté depuis quelques années les abords du stade Belhadad pour l'écoulement de leur marchandise, entre autres, les fruits et légumes, les poissons, l'habillement et la vaisselle. Mais avec la mise en service de la nouvelle station urbaine, d'autres marchands illicites ont à leur tour occupé une bande de terrain pour la vente d'articles ménagers, de babioles et autres chinoiseries. « L'insécurité règne. Des vols et des agressions sont commis constamment. En plus, nul ne peut supporter d'entendre des obscénités proférées par des voyous qui fréquentent ces lieux », a déclaré un habitant de Ben Omar. Si ce dernier espace squatté est situé à la dérobée des regards, l'autre espace attenant au stade Belhadad, est retranché à la voie principale par les mêmes camelots. Ceux-ci ont laissé une issue à peine suffisante pour le passage d'un véhicule. « Outre ces désagréments, les riverains doivent supporter les mauvaises odeurs, le bruit incessant et tout le vacarme provenant de ce fouillis qui a rendu méconnaissable une localité entière », a estimé un autre habitant de Ben Omar. Cette situation est demeurée inchangée jusqu'à la veille de l'ouverture du 17e sommet de la Ligue arabe, tenu à Alger. L'occasion s'est présentée alors aux autorités pour procéder à l'évacuation des commerçants illicites occupant la voie publique. « En tenant compte de l'évènement, nous avons accepté d'être évacués temporairement. Mais une fois le sommet achevé, les policiers dépêchés nous ont interdit de réoccuper les lieux habituels pour écouler nos marchandises. Que ferons-nous alors pour assurer notre subsistance ? », s'est interrogé un jeune marchand illicite. Durant toute la matinée du samedi, plusieurs commerçants informels ont tenté d'occuper la voie publique et mettre les policiers devant le fait accompli. Respect de l'ordre oblige, les agents de police ont été intransigeants. « Quand l'officier a menacé de saisir toute marchandise étalée, certains commerçants informels ont brûlé quelques pneus usagés, d'autres ont lancé des pieres à l'encontre des policiers et ont été embarqués » a relaté le même marchand. Au début de l'après-midi, un engin de l'APC a entamé une opération de déblayage d'un terrain escarpé. C'est à cet endroit situé juste à l'entrée de la nouvelle station urbaine que les marchands illicites étalaient divers produits. Un monticule de détritus a été déjà accumulé. Au même endroit, les autorités ont procédé, sur décision du wali délégué, à la fermeture d'un kiosque qui déverse des eaux usées à ciel ouvert. « Ce kiosque appartiendrait à un frère du numéro deux de l'ex-parti dissous », dit-on. Pour sa part, le vice-président chargé de l'urbanisme a précisé que l'APC procède en collaboration avec la wilaya et la DCP à l'aménagement d'un espace situé à l'intérieur de la nouvelle station urbaine afin de regrouper les commerçants illicites dûment recensés et leur permettre d'exercer légalement. « Les marchands informels ont constitué des dossiers qui sont à l'étude au niveau du service économique de l'APC. Toutefois, la priorité est accordée aux marchands informels de Kouba », a affirmé cet élu. Présentement, la localité de Ben Omar semble reprendre son aspect d'antan. Ainsi, pour le visiteur comme pour le résident, elle devient reconnaissable après qu'elle eut été enlaidie des années durant. « Certains comportements relatifs à la vie urbaine commencent à réapparaître. Les personnes marchent à loisir sur les trottoirs. Les automobilistes ne semblent pas entravés. Pour traverser, les passants empruntent volontiers les passages protégés. Outre cela, les mauvaises odeurs et les saletés qui jonchaient les lieux se dissipent à fur et à mesure. Tout cela confirme le dicton « Quand il y a une volonté, il y a un chemin ».