Depuis mercredi soir, la Maison de l'enseignant de Biskra a deux directeurs. Celle-ci grouille de monde et le service y est au minimum, car des dizaines d'adhérents de la mutuelle des travailleurs de l'éducation et de la culture (Munatec) et des syndicalistes de l'UGTA venus des daïra de toute la wilaya l'ont investie pour protester contre l'installation, en présence d'un huissier de justice, dans une ambiance électrique, du nouveau directeur, Fayçal Meftah, en remplacement de Hamza Othmani. Soutenant ce dernier contre une décision qualifiée d'« arbitraire et inique », selon leurs mots, les protestataires ont expliqué être « en droit de connaître les causes exactes et les motivations latentes ayant suscité ce changement à la tête d'une structure qui affiche un bilan financier des plus respectables et dont le mode de fonctionnement devrait être pris en exemple », ajoutant qu'ils ne lèveraient ce siège et ne rentreraient chez eux qu' après avoir été mis au courant « des griefs retenus contre Hamza Othmani ». Ils ont empêché le nouveau directeur d'accéder à son bureau, l'expulsant manu militari des locaux. Jeudi après-midi, ce dernier a déposé plainte pour agression caractérisée et obstruction à sa prise de fonction. Il ne comptait pas en rester là, il « laverait l'affront en rameutant ses soutiens pour en découdre avec ses opposants, s'ils ne revenaient pas très vite à de meilleurs sentiments », selon ses dires. Il choisira, en fin de compte, « la voie de la sagesse et de la pondération », toujours selon ses mots, en attendant une décision de justice qui devrait tomber lundi prochain. Dirigeant la maison de l'enseignant de Biskra depuis 17 ans, H. Othmani se dit profondément affecté par la manière avec laquelle il est « remercié après des années de bons et loyaux services ». Il refuse de quitter son bureau et de procéder à la passation de consignes. Le directeur général du comité de gestion de la Munatec, Mourad Selouane, a tenté, tant bien que mal, de rappeler aux présents les articles de loi auxquels se sont référés les membres du comité directeur de la Munatec pour décider de ce changement, et vainement exhorté l'intéressé à respecter le règlement et les procédures légales pour intenter un recours auprès du ministère du Travail et dénoncer « cette éviction ».