Plusieurs acteurs du mouvement associatif local de la ville de Sougueur, à 20 km au sud du chef-lieu de la wilaya de Tiaret, se sont réunis cette semaine pour trouver les voies et moyens à mettre en œuvre pour la proclamation d'un mouvement pour la défense de la citoyenneté. « Un mouvement qui unira les forces citoyennes pour mieux défendre le cadre de vie et infléchir une tendance qui vise à museler les associations. » Le choix d'un tel regroupement est dicté par un nouveau revirement dans les rapports jusque-là conflictuels entre les pouvoirs publics locaux et les représentants des citoyens. C'est assurément la dernière affaire en date qui a été déterminante pour permettre cette résurrection citoyenne. Il s'agit de la condamnation par le tribunal de Sougueur du président d'une association à six mois de prison ferme, assortie d'une amende de 3 000 dinars pour « outrage à fonctionnaire dans l'exercice de ses fonctions. » Les associations dans le collimateur Nouredine Hebbal, pour le nommer, a-t-il outrepassé ses prérogatives en allant sur le terrain « se quereller » avec l'entreprise de réalisation d'un réseau d'AEP ? Oui, disent certains analystes. Mais pourquoi l'interférence du wali dans cette affaire, qui s'est empressé de publier un communiqué à quelques heures de la condamnation par le tribunal du président de l'association « Protection et Vigilance », dans lequel il met en garde tout ceux tentés de s'immiscer dans les affaires de l'Etat, non sans instruire la DRAG d'enquêter sur les associations trop regardantes sur des sujets qui ne les concernent pas, lit-on en substance dans le communiqué ? Un document qui semble avoir été « balancé » pour servir d'exemple. La rencontre tenue après l'énoncé du verdict en première instance a mis les uns et les autres devant leurs responsabilités. Les organisateurs de la rencontre ont mis en place des groupes chargés des relations avec les avocats, de l'information, de l'élaboration d'une plate-forme et enfin chargés de soutenir le dossier devant les médias, non sans alerter l'opinion publique sur les dessous des affaires scabreuses qui se tisseraient dans cette ville. L'octroi des marchés publics, la qualité des réalisations, la dégradation de la situation sociale et les violences sont autant de motifs ayant poussé les « Sougueris » à changer de cap dans leur approche.