Comme en pareille saison et aux quatre coins de la région, les dures conditions de vie de certaines personnes dites sans-domicile-fixe continuent de susciter compassion et entraide sociale d'une part mais indifférence criarde d'autre part. Des exemples de personnes affrontant le froid au risque de leurs vies sont légion. Deux communes et non des moindres, Tiaret et Sougueur, illustrent une lamentable et inacceptable déchéance. A titre d'exemple, au chef-lieu de wilaya, le cas de cette jeune personne perchée sur une niche à proximité de la gare reste une des images à la limite de l'agressivité pour les passants qui ont appris à se familiariser avec cette triste réalité. A Sougueur, beaucoup de personnes sont vouées à la rue et aux trottoirs, abandonnées à leur triste sort. Compatissants, des membres de la société civile de cette ville sont venus alerter sur cette dangereuse dérive alors que le monde musulman s'apprête à célébrer un Aïd el Kébir, symbole de piété, d'entraide et de pardon. A L'appui de leurs courroux, nos interlocuteurs évoquent « l'insuffisance de moyens de transport » de la Protection civile. Celle-ci, soutient-on, ne dispose, pour toute la région, que d'une seule ambulance. Leurs propos ont été bien sûr relativisés par le tout nouveau directeur de l'action sociale, monsieur S. K. Sekioua qui parle d'« équipes mixtes itinérantes chargées de récupérer les sans-domicile-fixe », bien que, dit-il, « l'opération ne concerne pas uniquement la direction de l'action sociale mais beaucoup d'autres institutions et assemblées élues et même le mouvement associatif local ». Pour ce qui nous concerne, ajoute ce responsable, « on est disposé à faire le maximum pour accorder un minimum de décence à nos concitoyens en les hébergeant dans certains de nos foyers ».