Les conflits personnels et claniques persistent à l'APW. Les désaccords entre élus sur des sujets qui n'ont aucun lien avec l'intérêt général ont totalement gelé les activités de cette institution qui enregistre un retard flagrant dans la tenue de ses sessions ordinaires. Les 43 élus des cinq formations politiques (FLN, RND, FNA, MSP et PT) que compte l'APW de Mascara n'ont rien débattu, depuis la tenue de la deuxième session ordinaire qui a eu lieu le 14 juillet 2009. « Seules, deux sessions ordinaires n'ont pas eu lieu. Certains élus, dont la majorité du parti RND, refusent de siéger pour des raisons partisanes. Malgré les conflits, les commissions de l'APW poursuivent normalement leurs missions. Celui qui soutient le contraire n'a qu'à le prouver », a tenu à nous déclarer le président de l'APW, Boukhari Brahim, d'obédience FLN. Rappelons qu'une vingtaine d'élus refusent de siéger afin de pousser leur président à la démission. Ils lui reprochent la mauvaise gestion, la prise unilatérale de décisions et l'autoritarisme. Joint par nos soins lundi, le coordinateur de wilaya du RND à Mascara, Djelid Kada, a réfuté les propos du président de l'APW. « Nous n'avons pas de mainmise en cette situation que traverse l'APW. Nous ne revendiquons que l'application stricte du code de wilaya. Le président de l'APW refuse de se soumettre à la loi en instaurant un climat de déstabilisation qui ne répond pas aux conditions de travail », a-t-il dit. D'autres élus interrogés n'ont pas hésité à afficher leurs regrets quant à la situation que traverse leur assemblée. Les journalistes ont leur mot à dire Ali Souag, élu FLN, nous dira à ce sujet : « Le conflit qui est purement et simplement d'ordre politique se fait, malheureusement, au détriment de la population ». Quant à lui, Khelil Daho, élu du parti de Moussa Touati, le FNA en l'occurrence, nous a révélé que « toutes les tentatives menées par certains élus pour arranger la situation se sont avérées vaines ». En leur qualité de citoyens de Mascara, des journalistes, que nous avons contactés afin de nous donner leur version, sont unanimes à reconnaître que la situation qui prévaut actuellement au sein de l'APW n'honore ni les auteurs ni l'institution. « Les conflits stériles ont dépossédé une institution élue de sa mission de participer en tant que force de proposition et de contrôle dans le domaine du développement local de la wilaya », a commenté Ahmed Benaoum, journaliste d'El Djoumhouria. De son côté, Meddeber Mohamed, journaliste du quotidien Le Soir d'Algérie, dira « si situation conflictuelle il y a au sein de l'APW, celle-ci soulève des interrogations. Les leçons d'un passé récent ont-elles été tirées ? L'on se rappelle que certains élus avaient tenté de régler des comptes pour des considérations personnelles ou partisanes au détriment de l'intérêt public qui est celui du développement et de la promotion de la wilaya. Il semble que non. Puisque certains membres de l'APW se comportent comme de mauvais élèves. Seconde interrogation : ces élus, qui seraient à l'origine d'un quelconque gel de l'activité de l'APW, ont-ils oublié qu'ils ont été mandatés par des citoyens pour siéger au sein de cette institution et qu'ils n'ont aucune autre raison d'être ? » Notre confrère Bouazza Aissa, journaliste d'Ennahar, déclare que « la situation s'apparente à des mépris à l'endroit des électeurs auxquels ils sont tenus de rendre des comptes ». En attendant une heureuse issue, le citoyen reste accroché à toutes les informations émanant des parties en conflit.