Après avoir épuisé toutes les voies du dialogue et à défaut de trouver un compromis autour de l'application de la convention de branches, le partenaire social a fini par opter pour une autre grève générale illimitée. Sans surprise, le dialogue est rompu à ArcelorMittal où les négociations engagées depuis le début de l'année en cours entre la direction et le syndicat ont échoué. Le complexe sidérurgique d'El Hadjar entame ainsi une autre ère de turbulences après celle traversée lors de la revendication de la réhabilitation de la cokerie dans le cadre d'un plan d'investissement. Tout porte à croire que l'on s'achemine inévitablement vers une autre grève. Du moins, le syndicat lance un appel en direction des travailleurs pour répondre au mot d'ordre de grève qui sera décidé par l'assemblée générale prévue ce jeudi. « Le syndicat fait appel à la solidarité et à la mobilisation des travailleurs et travailleuses pour continuer sa démarche pour l'obtention des droits revendiqués », est-il indiqué dans le communiqué du syndicat d'entreprise rendu public hier matin. Après avoir épuisé toutes les voies du dialogue et à défaut de trouver un compromis autour de l'application de la convention de branches, objet du conflit l'opposant depuis janvier dernier à l'employeur, le partenaire social a fini par opter pour une autre grève générale illimitée. Elle sera soumise au vote lors de l'assemblée générale du conseil syndical où seront également arrêtées la date et les modalités de son enclenchement, précise Smaïl Kouadria, secrétaire général du syndicat. Cette nouvelle mobilisation constitue pour lui le point d'appui nécessaire pour dire à l'employeur que la partie n'est pas gagnée en restant intransigeant sur l'essentiel des revendications, notamment celles en rapport direct avec la situation professionnelle des 7200 travailleurs. Elle est aussi la seule preuve donnée à la direction générale de la justesse et de la persistance dans la revendication des droits légitimes, est-il écrit dans le même document. Joint au téléphone, le représentant des travailleurs n'a pas, en outre, manqué de faire part de son mécontentement sur les récentes déclarations faites par le directeur général, Vincent Leguic, à certains organes de presse, lorsqu'il a affirmé : « Nous avons demandé à notre partenaire social de se référer à la justice pour régler ce problème de convention de branches. Si la loi nous le dicte, nous l'appliquerons. Si c'est le contraire, je ne comprends pas pourquoi on cherche à nous l'imposer d'autant que la proposition d'augmentation des salaires que nous avons avancée est plus avantageuse que la convention de branches. » Pour lui, devant tant de fatuité, ces affirmations s'apparentent à un mépris pour des hommes et des femmes qui n'attendent pas un quelconque privilège mais la réparation d'une injustice, vu les performances réalisées en termes de production et d'épanouissement de la société, nous a déclaré, hier, au téléphone le représentant des travailleurs. Interrogé sur la date à partir de laquelle pourrait intervenir le nouveau débrayage, Smaïl Kouadria a indiqué : « Le droit de grève s'exerce dans le cadre des lois qui le réglementent. Et nous sommes soucieux et très attentifs au strict respect de ce principe. Nous allons suivre toutes les étapes exigées par la loi en saisissant toutes les instances concernées. Le débrayage pourrait être entamée à partir du 20 juin. »
