La ville de Sétif, fière et reconnaissante, a rendu avant-hier un vibrant hommage à l'un des pionniers de la chanson sétifienne, en l'occurrence le grand Samir Belkhir, à l'occasion de la journée nationale de l'artiste, coïncidant avec le 8 juin de chaque année. Un hommage fortement mérité par cet artiste qui a consacré toute sa vie à la chanson sétifienne du genre sraoui, et ce n'est que justice pour l'irrésistible narrateur du folklore sétifien et de la chanson culte, Moul Echach. Par contre, d'autres artistes, après des années de sacrifices et de dévouement au service de l'art et de la culture se sont, malheureusement, retrouvés sur le carreau. La pire chose qui puisse arriver à un artiste, c'est de ressentir le désintérêt et l'oubli de la part de ceux qui ont la charge de veiller à leur protection. Les cas d'espèce sont légion dans la wilaya. Interrogés par El Watan à l'occasion de cette journée, de nombreux artistes à Sétif, tout d'ailleurs comme à El Eulma, ont eu une même et seule réponse : indifférence et marginalisation. Beaucoup d'entre eux vivent dans la misère sachant que l'art ne fait pas vivre son homme. Sans aucune protection sociale, ces artistes ne travaillent qu'occasionnellement, le reste du temps, ils chôment. Certains ont tout simplement abandonné, et depuis ils ont été oubliés ; le cas du chanteur populaire Ammi Saleh, du groupe El Anwar d'El Eulma, devenu par la force des choses égorgeur de poulet au marché, illustre à lui seul la détresse de l'artiste chez-nous. Evidemment, cette faveur ne peut avoir sa raison d'être dans notre société où les vrais artistes et hommes de culture ne vivent pas l'éden. Peut- être que les choses changeront avec l'application du code de l'artiste.