C'est jour de match à Rio. Flamengo, le Mouloudia local, club le plus populaire de la ville, affronte ce soir Gremio, de Porto Alegrense (Porto Alegre). Deux heures avant le match, les foules, à pied, en bus ou en taxi, convergent vers Tijuca et le mythique stade de Maracana, si plein d'émotions. Un stade devenu moderne où nombre d'agents sont des femmes, avec tickets magnétiques et sièges individuels. Le Maracana a été refait il y a quelques années et de ses 200 000 places historiques, il n'en reste que 150 000. « Pour raisons de sécurité », explique un aficionado en rouge et noir, les couleurs de Flamengo. Ici, on vient en famille, les femmes et les filles sont très nombreuses, de même que les enfants. Ça y est, les joueurs sont entrés sous les acclamations de la foule. C'est bientôt le 100e anniversaire du club phare de Flamengo et ses supporters ont étalé une immense banderole en rouge et noir de 70 mètres de longueur, pendant qu'un vieil homme fait le tour du stade avec une énorme statue de Santa Maria dans les bras. « Mais ce n'est plus le Flamengo d'avant, explique encore l'aficionado. Heureusement, un nouvel entraîneur va venir », peut-être qu'il redonnera de la vigueur à ce club historique, comme à l'époque où 70% des joueurs de la Seleçao nationale comme les Zico, Falcao ou Socrates, venaient de Flamengo. D'ailleurs, malgré une belle rencontre, Flamengo et Gremio ont fait match nul. Le lendemain, allongés mollement sur le sable fin de Copacabana, on apprenait qu'après le match, il y a eu des blessés dans des bagarres. La fin du monde Le football est une passion bien sûr et sur cette plage, l'une des plus belles du monde, des dizaines de filets de football sont plantés dans le sable, de même que d'innombrables piquets pour le beach-volley. Qui ici, se joue aussi avec les pieds, sport très difficile qui consiste à se faire des passes et renvoyer le ballon au-dessus du filet (de volley) sans que le ballon ne touche le sable. Et la Coupe du monde ? Noël, qui travaille dans l'une des nombreuses agences de voyages de Rio, explique que le Brésil est surtout un pays pas très organisé : « Le calendrier maya prévoit la fin du monde en 2012, c'est pour cette raison que le Brésil va organiser la Coupe du monde en 2014 et les Jeux olympiques en 2016 », plaisante-t-il. Deux grandes échéances pour le Brésil, ce qui explique peut-être que la célèbre Seleçao n'est pas favorite cette année. Le mythique stade de Maracana entre bientôt en travaux, pour être fin prêt pour le Mundial de 2014. Même le Jésus-Christ de 30 mètres de haut, planté sur le Corcovado, est en réfection, et, vu d'en bas, il ressemble plus à un échafaudage d'immeuble qu'à une statue sainte. Rien ne va plus. Mais tout ira mieux en 2014.