Le marché du ciment continue de connaître de multiples remous dans la wilaya de Chlef, et ce, malgré les dernières mesures prises par le gouvernement destinées à mieux le réguler. Près d'une centaine de grossistes en ciment, originaires de cette wilaya, ont encore observé hier un sit-in à la cimenterie de Meftah, à Alger, pour dénoncer la politique de deux poids, deux mesures pratiquée par les cimenteries du centre et de l'ouest du pays. De passage à notre rédaction au terme de leur action, ces grossistes, regroupés au sein de l'association des vendeurs de matériaux de construction en gros de la wilaya de Chlef, ont tenu particulièrement à critiquer de manière véhémente le refus des responsables de la cimenterie de Chlef de leur vendre depuis plusieurs semaines leurs quotas de ciment habituels. Le représentant de ces grossistes, Laïd Boutaïra, dit ne pas comprendre l'attitude des gestionnaires de cette cimenterie, alors que tous les membres affiliés à l'association des vendeurs de matériaux de construction en gros de Chlef sont en règle avec la loi et disposent tous de registre du commerce. Laïd Boutaïra dénonce également le double discours des responsables de la cimenterie de Meftah, qui ont promis de prendre en charge leur problème, mais qui n'ont, en définitive, rien fait. « Les responsables de la cimenterie de Meftah ont promis, lors de notre dernier sit-in, qu'ils allaient régler notre problème et discuter avec leurs homologues de Chlef pour débloquer la situation. Ils nous ont même dit d'aller récupérer nos quotas le plus normalement du monde à Chlef. Mais lorsque nous nous sommes rendus sur place, rien n'a été fait. Nous avons été remballés comme de vulgaires malfrats. Ils sont en train de jouer au ping-pong avec nous. C'est tout simplement écœurant ! », lâche M. Boutaïra. Et d'ajouter : « Ce qui fait le plus de mal, c'est qu'au moment où nous sommes superbement ignorés, la cimenterie de Chlef trouve le moyen de donner des quotas à certains vendeurs. » Ne sachant à quel saint se vouer, Laïd Boutaïra regrette également la fuite en avant des représentants du ministère du Commerce. « Même les responsables du ministère du Commerce font la sourde oreille, alors que nous les avons alertés sur notre situation et organisé des sit-in devant leur siège », dit-il. M. Boutaïra ajoute que « si la situation perdure, la majorité des vendeurs de ciment en gros de Chlef risque de mettre la clé sous le paillasson en raison du poids des dettes qu'ils ont accumulées et des impôts qu'ils sont tenus de payer même durant les périodes où ils ne travaillent pas ». A signaler que toutes nos tentatives pour entrer en contact avec les responsables des cimenteries de Meftah et de Chlef pour recueillir leur version des faits se sont avérées vaines.