De notre envoyé spécial à Chlef Madani Azzeddine C'est une grande entreprise, une fierté de la wilaya de Chlef. L'ECDE (Entreprise des ciments et dérivés d'Ech Cheliff) a supporté toutes les mutations économiques qu'a vécues le pays, et a pu se développer au moment où de nombreuses grandes sociétés ont échoué pour finir liquidées ou privatisées. Située à quelques centaines de mètres à l'ouest du chef-lieu de la wilaya, exactement au niveau de la zone industrielle de Oued Sly, l'ECDE s'est tracée un chemin en béton pour voir loin son avenir fleurir dans le domaine de la production et de la commercialisation du ciment, activité principale de l'entreprise. S'étalant sur 40 ha, cette entreprise relevant du secteur public emploie 930 travailleurs et alimente le marché national à hauteur de 16% vu sa capacité de production de plus de 2 000 000 de tonnes. Par cette production, l'ECDE assure la couverture de plusieurs wilayas du Centre. Cette année, elle couvre le Grand Sud depuis le mois d'août dernier. L'organisation et l'amélioration des services sont perceptibles au niveau de cette entreprise. C'est le fruit d'un long travail bien planifié. Le mois de Ramadhan n'a guère influé sur le rendement des travailleurs conscients que l'avenir de leur entreprise dépend d'eux. Des travaux d'aménagement de la façade principale sont en cours de finition, au sein de cette entreprise, créée pour rappel le 30 octobre 1982 à l'issue de la restauration de la Société nationale des matériaux de construction (SNMC). Après sept années d'activité, elle est devenue une entreprise économique autonome le 9 octobre 1989 appartenant à la Société de gestion des participations «Groupement industrie du ciment d'Algérie», une société mère qui compte 3 autres entreprises. l'Entreprise régionale du ciment du centre (ERCC), celle de l'Ouest (ERCO) et de l'Est (ERCE). Avec un capital social de 5 000 millions de DA, cette entreprise, a pu réaliser un chiffre d'affaires de 8 831 339 KDA pour une production de 2 341 727 de tonnes. Une production qui a vu une croissance rapide passer de 1 047 013 de tonnes, en 2000, pour atteindre 1 825 080 tonnes, en 2004, puis 2 millions de tonnes en 2007. Selon les chiffres figurant dans le tableau qui suit, cette société qui exerce dans un secteur très sollicité a vécu un développement régulier depuis de nombreuses années. Concernant ses produits, l'ECDE fabrique du ciment CPJ-CEM II/A 42,5 qui représente l'activité principale, mais d'autres types de ciment sont aussi fabriqués sur commande. L'ECDE est connue pour avoir contribué à la réalisation de plusieurs grandes structures telles que l'aéroport international Houari Boumediene d'Alger, le siège du ministère des Affaires étrangères, le métro d'Alger, l'aéroport international de Chlef, l'autoroute Est-Ouest ainsi que de nombreux barrages. Un cycle de production universel Pour ce qui est du cycle de production, l'ECDE extrait sa matière première des carrières situées à proximité de l'usine, une matière première qui fera l'objet d'une sélection permettant de s'assurer de la présence des éléments suivants : chaux, silice, alumine et oxyde de fer. Des apports complémentaires de silice et d'oxyde de fer sont assurés afin d'établir un équilibre pour la composition chimique. Ensuite, tous les matériaux concassés sont mélangés avant de subir un séchage et un broyage en poudre fine dans des broyeurs. La cuisson est l'une des étapes de la production, le four permet à une température de plus de 1 000°C d'assurer la transformation de cette poudre fine en un minéral appelé «clinker». L'étape suivante consiste à broyer le clinker en ciment après son refroidissement. Le broyage se fait très finement, une addition de divers constituants s'effectue pour assurer une qualité à la production selon les orientations du laboratoire de la cimenterie, un laboratoire sophistiqué. A l'issue de cette étape, le ciment est stocké dans de vastes silos divisés en compartiments, permettant de conserver plusieurs qualités de ciment. Ces silos sont dotés de manches pour charger les camions en ciment en vrac. Ces derniers peuvent directement approvisionner des trains complets. Pour la production en sac, l'ECDE compte quatre ensacheuses rotatives. Une qualité et un engagement de préservation de l'environnement L'ECDE s'est engagée depuis l'année 2002 à suivre un système de management de la qualité selon la norme internationale ISO 9001 version 2000 et ce, dans le but d'améliorer la qualité de la production et des services offerts à sa clientèle. Cette cimenterie, qui jadis représentait une source de pollution dans cette région, est arrivée à réduire énormément ses émissions de poussières après rénovation de tous les filtres. Ces dispositifs interviennent dans le cadre de la mise en œuvre d'un système de management environnemental (SME). Dans ce même cadre, l'ECDE dispose d'une déclaration de politique environnementale qu'elle s'engage à appliquer en vue de réduire les risques sur l'environnement. A cet effet, deux contrats ont été signés dernièrement avec une société italienne pour l'accompagner dans les dispositions à prendre afin de réduire au maximum les impacts qui peuvent survenir lors des cycles de production. Ces dispositions consistent à rénover une partie des filtres. Sachant que actuellement 80% des filtres sont performants selon le directeur général de l'ECDE, M. Bekhit Khelifa, qui a indiqué que ces derniers sont conformes puisqu'ils obéissent aux normes (15mg/NM3). Une unité de conditionnement à Oued Semar opérationnelle en 2009 L'ECDE, en application de sa politique de développement, vient d'acquérir une unité de conditionnement à Oued Semar qui sera opérationnelle durant le 2e semestre 2009. Selon le DG, plus de 200 millions de dollars sont réservés pour l'investissement et les pièces de rechange. Par ailleurs, dans le cadre de l'augmentation de la production du ciment à l'échelle nationale, l'ECDE est concernée par les dispositions prises par le SGP Gica visant à augmenter la production de 3 cimenteries sur les 12 existantes, par la réalisation d'une nouvelle ligne de production de 2 millions de tonnes par an au niveau de chacune des 3 cimenteries. Avec cet investissement, la capacité de production des douze cimenteries atteindra 18 millions de tonnes par an à partir de 2012, ce qui permettra de couvrir les besoins du pays. La politique commerciale Dans le cadre des orientations de SGP Gica, l'ECDE a introduit de nouvelles dispositions réglementaires de la commercialisation du ciment. Ces dernières visent l'utilisation des cahiers de charges spécifiques à chaque catégorie d'activité. Ces dispositions permettent ainsi de bien contrôler le secteur de production et la commercialisation du ciment à travers l'ensemble des entreprises relevant de la tutelle. L'application de ces mesures a débuté le 1er septembre dernier et des explications sont fournies au niveau des guichets commerciaux de l'OCDE. Ces dispositions permettent de réguler d'une manière ou d'une autre le marché du ciment depuis que la spéculation a gagné du terrain dans ce secteur névralgique d'autant plus qu'il est nécessaire pour assurer le développement du secteur de l'habitat, de l'hydraulique et des travaux publics, des secteurs qui disposent de nombreux chantiers ouverts ici et là à travers le territoire national, en application de programme d'action du gouvernement. Cette entreprise qui a produit au 8 septembre dernier plus de 1,6 million de tonnes, cède le sac à 225,23 DA/TCC. En revanche, le prix du sac chez les grossistes qui a grimpé à 350 DA le sac est cédé à 310 DA ces derniers jours au niveau de la wilaya d'Aïn Defla Partenariat au sein du SGP-Gica Dans le cadre du partenariat qui vise à améliorer les performances de certaines entreprises la SGP-GICA a procédé à l'ouverture du capital social dans une première phase de 10% de la Société des ciments de Beni Saf (filiale du groupe ERCO) au profit du groupe Pharaon (Arabie saoudite). La Société des ciments de Zahana du même groupe a vu aussi l'ouverture de son capital à hauteur de 35% pour le compte de la société ASEC (Egypte). Dans ce même cadre, la société italienne Buzzu Unucem a contribué par 35% dans la Société des ciments de Hadjar (filiale du groupe ERCE) et dans celle des ciments de Sour EL Ghozlane avec le même taux. Le groupe Lafarge (France) quant à lui, participera à hauteur de 35% dans le capital social de la Société des ciments de Meftah (dossier en traitement). Concernant la privatisation, le SGP-GICA a procédé durant l'année 2007 à l'opération de privatisation totale de la Société tuniso-algérienne de ciment blanc (SOTACIB) au profit du groupe PARSA (Espagne), à la cession totale des actifs du projet cimenterie de Djelfa appartenant au groupe ERCC au profit de la société ASEC (Egypte). Selon les données figurant dans le site Web du SGP-GICA, il est prévu durant cette année l'ouverture du capital social à hauteur de 35% pour 3 sociétés de ciments, il s'agit de celles d'Aïn Touta, de Hamma Bouziane et de Tebessa relevant du groupe ERCE, une ouverture accompagnée de contrats de mangement. M. A. Production de ciment en Algérie (2002-2006) en tonnes La production nationale de ciment est passée de 8 957 882 tonnes en 2002 pour atteindre 14 666 439 tonnes en 2006. Les besoins du marché algérien sont estimés à 18 millions de tonnes. Le déficit prévu pour 2009 est évalué à 3 millions de tonnes. D'où la nécessité de recourir à l'importation selon le président de la Chambre nationale de commerce et d'industrie (CACI) qui s'est exprimé récemment sur la question. La production de ciment fait partie de l'industrie lourde, elle nécessite des investissements importants, vu la qualité des équipements de production et la valeur de pièces de rechange. Selon les spécialistes dans le domaine, le coût d'une cimenterie neuve équivaut à trois années de chiffre d'affaires. 2002 2003 2004 2005 2006