Les nouvelles sanctions de l'ONU contre l'Iran empêchent la livraison de missiles russes S-300 controversés à la République islamique, a indiqué, hier, une source au Kremlin. « Les S-300 tombent sous le coup des sanctions (de l'ONU). Ainsi, ce type d'armement ne peut plus être livré à l'Iran », a déclaré cette source en marge d'un sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS), à Tachkent, la capitale de l'Ouzbékistan, où se trouve le président russe, Dmitri Medvedev. La résolution 1929, adoptée mercredi par le Conseil de sécurité de l'ONU, interdit, notamment, la vente à l'Iran de huit nouveaux types d'armements lourds et apporte de nouvelles limitations aux investissements iraniens à l'étranger. La Russie et l'Iran se sont mis d'accord, il y a longtemps sur la livraison de S-300, mais Moscou n'a jamais fourni ces armes, arguant de problèmes techniques, ce qui suscite l'agacement de Téhéran. Pour cette même raison, le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, a annoncé que l'Iran ne pourrait pas rejoindre l'OCS qui regroupe la Russie, la Chine et des pays d'Asie centrale. « Il est très clairement écrit (dans les nouvelles règles d'adhésion à l'organisation) qu'il est nécessaire de ne pas être sous le coup de sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU », a déclaré M. Lavrov lors du sommet de l'OCS. « Si le Conseil de sécurité a décidé de sanctions, alors le pays concerné ne peut pas devenir membre », a-t-il ajouté. L'Iran, qui a le statut d'observateur au sein de l'OCS, cherche depuis plusieurs années à devenir membre de plein droit de cette organisation qui est souvent présentée comme un contrepoids à l'influence américaine. Cette organisation regroupe la Russie, la Chine et quatre républiques ex-soviétiques d'Asie centrale, le Kazakhstan, le Tadjikistan, l'Ouzbékistan et le Kirghizstan. Elle vise à renforcer la coopération diplomatique, militaire et économique de ces pays.