Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, ne participera pas au sommet de l'Organisation de coopération de Shanghai (OCS) aujourd'hui en Asie centrale sur fond de tensions entre Moscou et Téhéran autour du programme nucléaire iranien, ont dit hier des sources russe et iranienne. Le sommet de l'OCS réunissant Chine, Russie et quatre pays d'Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizstan, Tadjikistan et Ouzbékistan) se tiendra aujourd'hui et demain à Tachkent, la capitale ouzbek. L'Iran a un statut d'observateur au sein de l'organisation créée en 2001 et considérée par certains analystes comme un contre-poids à l'Otan en Asie centrale. «Le président iranien ne sera pas là», a déclaré, à la presse, une source diplomatique russe haut placée. Cette dernière a indiqué que l'Iran envisageait d'y envoyer une délégation mais a refusé de préciser pourquoi M.Ahmadinejad avait choisi de se tenir à l'écart de la réunion de l'OCS que l'Iran veut pourtant rejoindre. De son côté, un diplomate iranien, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat à Douchanbe, capitale du Tadjikistan où M.Ahmadinejad effectuait une visite hier, a confirmé que ce dernier ne participerait pas au sommet de l'OCS. «Le président de l'Iran n'ira pas à Tachkent depuis Douchanbe pour participer au sommet de l'OCS. Ahmadinejad s'envolera ce matin de Douchanbe vers Shanghai pour une exposition (l'exposition universelle de Shanghai)», a confié le diplomate, refusant lui aussi d'indiquer pour quelles raisons le président iranien ne participerait pas à cette réunion. La Russie n'a ni évoqué la participation de l'Iran avec l'Ouzbékistan, pays hôte du sommet, ni demandé au président iranien d'y participer ou de s'abstenir, a ajouté la source russe. Les relations entre la Russie et l'Iran, deux alliés traditionnels, se sont récemment détériorées, Moscou se montrant de plus en plus irrité par l'attitude de la République islamique sur son programme nucléaire controversé. La Russie a fait part mardi de son intention de soutenir l'adoption d'une résolution prévoyant de nouvelles sanctions contre l'Iran par le Conseil de sécurité de l'ONU. Le sommet de l'OCS étudiera l'entrée éventuelle de nouveaux membres, a indiqué le conseiller diplomatique du Kremlin Sergueï Prikhodko. Il a refusé de dire quel pays avait les meilleures chances d'en devenir membre prochainement mais relevé que l'Iran, le Pakistan et l'Afghanistan désiraient rejoindre l'OCS. La situation en Afghanistan et au Kirghizstan, où un soulèvement en avril avait entraîné la chute du président Kourmanbek Bakiev, seront les principaux sujets à l'ordre du jour.