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Les anges meurent jeunes de Ahcène Aït Saïdi : Prix Chasseur de roman 2010
Publié dans El Watan le 17 - 06 - 2010

Les Anges meurent jeunes, prix du Chasseur de roman 2010 (France) est avant tout un récit autobiographique, à travers lequel l'auteur raconte un drame familial.
Une histoire authentique où se conjuguent la sincérité des sentiments et l'intensité de l'écriture. En effet, le style d'écriture est à mi-chemin entre le récit sobre d'un rapatriement de corps et l'émotion d'un frère éploré par la perte cruelle d'un être cher. La douleur présente est réprimée au nom du devoir. L'auteur, Ahcène Aït Saïdi, contraint de se rendre en Italie au chevet de son frère Hocine, jeune espoir de la boxe nationale, victime d'une chute lors d'un entraînement. Ahcène Aït Saïdi assiste au dernier combat de son frère Houhou et vit la douloureuse épreuve d'accompagner la dépouille mortelle au pays, où l'attendaient tous les membres de la famille. Tout au long de son récit, il répercute les nouvelles à la famille qui attend le corps inerte de celui qui était considéré comme la nouvelle révélation de la boxe nationale.
Vingt ans après, l'auteur revisite, par devoir de mémoire, et pour témoigner du contenu de ces longues et éprouvantes journées italiennes. Il narre ses appréhensions premières, mais aussi sa découverte d'un pays et des hommes qui le forment. Il raconte les premiers contacts, les contacts de l'étranger et les doutes qui vous assaillent jusqu'à l'étouffement quand on lui annonce que le frère, sur son lit d'hôpital, mène un combat de titan. Il énumère ses allers et retours dans la jungle administrative d'où il doit s'extraire. Il revient longuement sur la solidarité humaine par-delà les frontières. Il raconte également ses solitudes d'hôtel, mais aussi la pérennité d'un monde grouillant et tout acquis à la vie. L'auteur se devait de faire connaître la place du disparu dans les cœurs de tous ceux qui l'ont aimé en tant que citoyen de cette ville portuaire (Arzew) qui l'a vu grandir, mais aussi en tant que sportif qui a porté haut et fort la voix de son pays, l'Algérie. Ahcène Aït Saïdi est également auteur d'un second roman L'envers du désir, paru en juin 2009 chez le Chasseur abstrait, éditeur (France).


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