Vers la fin du mois de Ramadhan, Fassila, les Hamzaoui Rabah et Hamid meurent tous dans une embuscade tendue par les éléments de l'ANP. Toute la stratégie du GSPC bascule. Des changements apparaissent. Abdelmoumen Rachid, dit Houdeifa, est nommé à la tête de la zone 2, et Bouzegza à la tête de la phalange Al Farouk et de la seriat (section) qui active dans la capitale. Bouzegza a pour mission de faire oublier la mort de ses compagnons en multipliant des attentats à Alger, notamment contre des cibles sensibles. Le choix est fait : les sièges de la Présidence, de l'ONU, du Conseil constitutionnel (ancien et nouveau). Les lieux sont filmés et surveillés par Bakour Fouad, Khouchane Youcef et Bouzegza. D'autres objectifs, comme la direction des ressources humaines de la Sûreté nationale, le commandement de la Gendarmerie nationale à Bab Djedid, l'ancien bureau du chef de gouvernement situé derrière la présidence de la République ont été également retenus. Les images vidéo prises sont restées dans la mémoire du téléphone portable de Fassila, ce qui pousse Bouzegza à charger Bakour de faire d'autres enregistrements sur les lieux. Un mois après, le film est remis à Bouzegza. Le 3 décembre, ce dernier lui demande de procurer deux citernes de 2000 litres chacune. Il lui donne les caractéristiques des citernes, chacune coupée en trois, dont le compartiment centre doit être d'une capacité de 800 litres. Bakour fait la commande auprès d'un atelier à Corso, pour le montant de 140 000 DA la citerne. Bouzegza le charge plus tard de trouver un hangar à louer pour une durée d'un mois, aux alentours de la capitale. Tous les contacts entrepris avec les agences immobilières s'avèrent vains. Khouchane et Bakour se déplacent à Tidjellabine pour acheter chacun un camion Jac, (aux prix de 53 et 58 millions de centimes) sur ordre de Bouzegza. Le soir même, une agence immobilière contacte Bakour et lui propose un hangar à Birkhadem qu'il va visiter en compagnie de Bouzegza et Khouchane ainsi que son frère Lamine. Mais la location est abandonnée par Bouzegza qui l'informe que la confection de l'engin et son montage sur les véhicules se feront à Bouguerrai, dans la villa abandonnée. Le 7 décembre 2007, le frère de Bakour accompagne Bouzegza à bord de la 607 de Fouad, jusqu'au douar Ben Tafat, pour voir Bechla Rabah, le kamikaze qui s'est fait exploser devant les bureaux de l'ONU. Il revient avec sa photo que Bakour va coller sur le permis de conduire falsifié et qui porte le nom de Chebli. Le 9 septembre, Bakour Fouad enregistre les deux véhicules, un en présence du kamikaze, à la commune de Aïn Benian, et l'autre à Rouiba en présence de Bouzegza. Le premier véhicule a été pris par Khouchane et Bakour qui l'ont conduit à Bouguerrai pour acheter deux tonneaux de petite ferraille et une citerne, qu'ils ont remplie après avec de l'essence avant de les charger à bord. Bakour va partir et laisser le véhicule entre les mains de Khouchane. Le deuxième camion a été conduit par Bouzegza jusqu'à Aït Yahia Moussa, où il l'a remis à Bakour qui l'attendait pour le remplir d'explosifs (quantité globale de 1600 kg) et transporter Charef Larbi, le kamikaze, qui a foncé sur le Conseil constitutionnel, Bourihane Kamel, dit Abou Hafs Al Fermache (édenté) ainsi que d'autres terroristes jusqu'au lieu du rendez-vous avec Bouzegza pour lui passer le volant. Bakour reprend sa 607 et rentre chez lui. Vers 23h, Bouzegza le joint par téléphone pour lui ordonner de le rejoindre le lendemain à 7h dans un café à Boudouaou. Sur place, Bouzegza était en compagnie des deux kamikazes. Il lui demande de leur organiser une visite des lieux ciblés. Ce qu'il fit. Sur le chemin du retour, il leur demande de faire leurs vœux, avant de rejoindre Bouguerrai. Les deux veulent prendre un bain et dîner pour la dernière fois. Il les emmène à El Hamiz et exauce leurs vœux avant de les transporter à Souk Al Had, où son frère Lamine devait prendre le relais pour les accompagner à bord de sa Renault Trafic. Fouad revient à Boudouaou, où Bouzegza l'attendait. Les deux sont rejoints par Fettouche Tahar et Khouchane. Les deux véhicules achetés sont conduits par Bouzegza et Khouchane vers un atelier de fabrication de citernes pour fixer celles qu'ils ont achetées. Le soir, les deux véhicules sont repris, mais à Thenia, Bouzegza donne le volant à Bakour Fouad. A Bougueraï, ils trouvent une quinzaine de terroristes, à leur tête Bourihane Kamel, qui les attendent dans la villa abandonnée. Le 11 décembre, vers 6h, Bakour Fouad se dirige à bord de sa 607 vers Boudouaou, où Bouzegza et les deux kamikazes, Khouchane, Fettouche et son frère Lamine l'attendent. Bouzegza achète cinq puces Mobilis, qu'il place dans des mobiles neufs qu'il détenait, avant d'en donner deux aux kamikazes, un à Bakour Fouad et un autre à Khouchane. Bakour a pour mission de servir d'éclaireur à Bechla Rabah, jusqu'au siège de l'ONU et Khouchane et Fettouche doivent guider Charef Larbi, jusqu'au Conseil constitutionnel. Arrivé à Bir Mourad Raïs, plus précisément à la rue Saïdi Mohamed Saïd, Bakour ralentit et, derrière lui, le véhicule de Bechla aussi. Il lui fait signe de rouler doucement et d'attendre le coup de fil. Arrivé à hauteur de Hydra, il entend l'explosion du premier véhicule. Celui qui a ciblé le Conseil constitutionnel. Il téléphone à Bechla Rabah, mais il n'y a pas de réponse. Bechla avait un problème d'audition. Il insiste. Une fois la rue Saïdi Saïd entamée, il entend une forte déflagration. Bechla s'est fait exploser mais en retard. Il détruit la puce utilisée et rentre chez lui. Il se terre au domicile de Khouchane à Aïn Naâdja pendant des jours au cours desquels il reste en contact avec Bouzegza, qu'il a accompagné à certains endroits. Parfois, il fait appel à son frère Lamine pour lui tenir compagnie ou accompagner quelques terroristes.