L'activiste et blogueur Nadir Boukhetta a été interpellé ce matin par la police alors qu'il s'apprêtait à donner un cours à ses élèves du primaire dans une école de Mekhadma, quartier populaire de la ville de Ouargla. Boukhetta est un militant des droits de l'homme reconnu comme personnalité nationale pour son combat pour les droits des chômeurs, la préservation de l'environnement au Sahara. Il est aussi une des figures emblématiques du Hirak du 22 février à Ouargla ou il a participé à l'encadrement et au maintien du caractère pacifique du mouvement populaire via une série de rencontres-débat organisées en plein air et au vu et au su des autorités et des services de sécurité qui l'ont interpellées trois fois de suite durant les deux dernières semaines pour l'entendre sur des allégations d'attroupement et d'encouragement à attroupement non autorisé. Un activisme cybernétique qui lui a valu la suspension puis le fermeture définitive de son compte personnel sur Facebook ou il comptait plus de 100 000 abonnés. Reparti à zéro, signataire d'un appel à organiser une alternative démocratique aux élections du 12 décembre 2019 avec d'autres personnalités du territoire national, Boukhetta avertissait hier sur les colonnes d'El Watan de la dérive actuelle, des arrestations massives parmi les activistes du Hirak et notamment après l'interpellation de Younes Babahamou, blogueur du Hirak, arrêté vendredi à son domicile après la marche hebdomadaire du 40e vendredi qui doit comparaitre ce dimanche après-midi devant le tribunal et dont les amis ont organisé un sit-in de protestation le matin devant la justice pour réclamer sa libération. Ces deux militants font partie du collectif Hirak 22 Ouargla qui œuvre pour la concrétisation des objectifs de l'élan populaire du 22 février en Algérie.