La détention administrative est une procédure qui permet à l'armée d'occupation israélienne de détenir une personne pour une période de six mois maximum, renouvelable de manière indéfinie, sans inculpation ni procès. La question des détenus palestiniens qui se trouvent dans des prisons de l'occupation israélienne sera exposée devant toutes les instances internationales, a déclaré le Premier ministre palestinien, Mohammad Shtayyeh. Lors de sa visite, avec d'autres ministres, au domicile du prisonnier Sami Abu Diak, se trouvant dans un état de santé critique, M. Shtayyeh, cité par l'agence palestinienne de presse Wafa, a déclaré que la question des prisonniers restera «notre priorité», assurant que sur la base des indications du président Mahmoud Abbas, «nous allons exposer la cause des prisonniers devant toutes les instances internationales». «Je veux remercier les organisateurs de la campagne de solidarité avec le prisonnier Sami Abu Diak, puisque son cas constitue un exemple de la souffrance des prisonniers palestiniens dans les geôles israéliennes», a-t-il poursuivi lors de sa visite dimanche à Jénine, dans le nord de la Cisjordanie occupée. Abu Diak a été condamné à une triple perpétuité et a déjà passé 17 ans dans les prisons israéliennes. La Commission palestinienne des affaires des prisonniers et ex-prisonniers a indiqué, pour sa part, que les forces d'occupation israéliennes à Mtsada et Drour ont agressé, dimanche, des prisonniers palestiniens dans la prison Nafha, «ont placé le prisonnier Adnan Al Shalabi à l'isolement et ont vandalisé les biens personnels des prisonniers». Selon la même source, l'administration pénitentiaire a «fermé toutes les sections de la prison pour trois jours». «Les forces de répression israéliennes utilisent souvent des balles en caoutchouc, des gaz lacrymogènes, des bombes assourdissantes, des matraques et des chiens policiers à l'encontre des prisonniers», a déploré la Commission. Les prisonniers palestiniens de la prison Atsion, quant à eux, refusent depuis sept jours de prendre leurs repas, en contestation de leur détention dans des conditions «déplorables». Dans un communiqué, relayé par Wafa, la Commission des prisonniers palestiniens a déploré aussi les dures conditions de détention au niveau de la prison Atsion dont, entre autres, le froid en raison du manque de chauffage, la mauvaise qualité de la nourriture ainsi que la négligence médicale, outre des «agressions et la répression». Par ailleurs, un prisonnier palestinien, Musab Hindi, 29 ans, est en grève de la faim depuis 62 jours, en signe de protestation contre sa détention administrative. L'année dernière, il avait entamé une grève ouverte de la faim pendant 35 jours et avait été libéré, avant d'être ré-arrêté le 4 septembre dernier, selon Wafa. Un autre prisonnier, Ahmad Zahran, 42 ans, du gouvernorat de Ramallah, poursuit sa grève de la faim depuis 64 jours consécutifs. La détention administrative est une procédure qui permet à l'armée d'occupation israélienne de détenir une personne pour une période de six mois maximum, renouvelables de manière indéfinie, sans inculpation ni procès. Quelque 497 Palestiniens ont été placés en détention administrative, dont trois parlementaires. «Les forces de l'occupation poursuivent leurs politiques répressives contre 5500 prisonniers palestiniens, dont 220 enfants et 43 femmes, qui vivent dans des conditions de détention très difficiles et sont privés de leurs droits légitimes les plus fondamentaux en vertu du droit international», avait dénoncé, début novembre, le centre Abdullah Horani des études et de documentation de l'Organisation de libération de la Palestine (OLP).