Partir en voyage en un clic ? Ce n'est pas encore une réalité chez nous, malgré les efforts de pionniers du e-tourisme : la plate-forme technique n'est pas au point et le tourisme, en général, peine à évoluer. L'ouverture début juin de la saison estivale a relancé la question de la place du tourisme et des outils permettant de le développer ou au moins d'y faciliter l'accès. L'e-tourisme fait depuis quelques années partie intégrante de ces outils. Le tourisme électronique, aussi nommé le e-tourisme, désigne les activités du secteur du tourisme sur Internet. Pour les usagers, le e-tourisme offre des moyens de préparer, d'organiser et de réserver ses voyages via Internet : de l'identification de la destination jusqu'à la réservation d'un hébergement. En un mot, pouvoir organiser son voyage de A à Z sans bouger de chez soi. Le début d'année fut prometteur, puisque la société Amadeus Algérie avait annoncé le lancement du e-commerce au courant de l'année, tandis qu'en février, Air Algérie avait lancé l'e-ticket, un service permettant de réserver son billet d'avion par le net. Une année qui s'annonce donc charnière pour le secteur, mais il ne faut pas oublier qu'il y a moins d'un mois, le ministère du Tourisme a connu un changement à sa tête. Et que beaucoup s'interrogent de ce fait sur la stratégie qui sera adoptée à l'avenir. Une destination chère Même s'il est en constante progression, le secteur du tourisme peine à se développer, ce qui a une conséquence sur le développement de l'e-tourisme, et les facteurs du retard sont nombreux, comme nous l'explique un journaliste spécialiste du tourisme, qui cite « la mauvaise image de l'Algérie véhiculée à l'étranger en premier lieu, la décennie noire aidant. On essaie de se construire une autre image, mais ce n'est pas évident, les infrastructures manquent également, sans oublier la cherté de la destination Algérie, alors malgré un effort politique certain, le tourisme peine et cela se ressent sur l'e-tourisme également… », poursuit le journaliste. Ce qui n'a pourtant pas empêché, en 2007, Karim Khelouati, spécialiste de veille stratégique, de lancer le premier site d'e-tourisme, www.voyageralgerie.com. En 2009, l'autre site spécialisé, www.joowala.com, est initié par la boîte Med'n'com. Les deux sites se contentent de faire part des offres provenant des agences de voyages ainsi que les vols disponibles. « Depuis son lancement fin 2007, notre plate-forme e-tourisme, leader dans son domaine, qui n'est pas le web marketing, ne cesse d'évoluer, et ce, en attendant l'introduction du paiement électronique en Algérie. Nous essayons de répondre aux besoins de notre centaine d'agences abonnées… », indique Karim Khelouati. Toujours est-il que de nombreux efforts sont fournis pour arriver à marier NTIC et tourisme pour le bien des deux secteurs. De nombreux agences de voyages disposent aujourd'hui de sites internet (selon le président du syndicat des agences de voyages, elles seraient plus de 60%), ce qui permet d'être optimiste quant à l'assimilation des outils de gestion. Paiement en ligne « Le cybermarketing ou ce qu'on appelle e-tourisme possède une place importante dans le secteur, que ce soit à travers les logiciels de gestion au niveau des infrastructures, en passant par les portails et sites internet, sans oublier l'arrivée prochaine du paiement en ligne. Tout a été mis en œuvre pour intégrer les NTIC dans la gestion du tourisme », s'enthousiasme Ahmed Boudjidia, directeur général de l'Office national du tourisme. « Vulgariser, informer et sensibiliser, voilà ce qui nous permettra de vendre nos produits. Et avec l'aide de tous les acteurs du secteur, nous replacerons l'Algérie dans le concert des nations touristiques », ajoute le responsable de l'ONT. Le bilan du e-tourisme reste donc encore mitigé, dépendant invariablement du secteur du tourisme qui peine à trouver sa place, même si de nombreuses initiatives commencent à voir le jour.