Les catastrophes climatiques sont de plus en plus visibles et les appels à l'action de plus en plus bruyants, mais les signataires de l'accord de Paris qui se retrouvent à Madrid à partir de lundi 2 décembre prennent leur temps. Un temps que le monde n'a plus. «Le moment d'agir». Le slogan de cette 25e réunion annuelle de l'ONU sur le climat (COP25) est limpide. «Nous devons accélérer le rythme avec des mesures concrètes», plaide la ministre chilienne de l'Environnement Carolina Schmidt, dont le pays présidera cette COP du 2 au 13 décembre. Les négociateurs entendront-ils le cri des jeunes descendus dans la rue par millions ces derniers mois, inspirés par la jeune militante suédoise Greta Thunberg ? Nombre d'observateurs craignent que ce rendez-vous, transféré en urgence à Madrid en raison du mouvement social au Chili, ne soit pas à la hauteur de l'urgence. «Cette COP-là risque de ne pas répondre à ces attentes, parce que sur cette question de l'ambition, la réponse ce sera l'an prochain», prédit Lola Valejo, analyste à l'Institut du développement durable et des relations internationale (IDDRI). L'accord de Paris de 2015 prévoit que les quelque 200 pays signataires révisent d'ici à fin 2020 leurs engagements de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Le point de mire de beaucoup d'entre eux est donc pour dans un an. Pour l'instant, 68 pays se sont engagés à revoir à la hausse leurs engagements d'ici à 2020. Mais ces Etats ne représentent que 8% des émissions mondiales, selon les experts, qui doutent que la Chine ou l'UE dévoilent leurs intentions avant le milieu de l'année prochaine.