Le manque d'hygiène et l'anarchie caractérisent la plupart des commerces. Afin de cerner véritablement toutes les infractions commerciales liées à la qualité et au manque d'hygiène, 12 véhicules et 200 agents de contrôle que compte la direction du commerce de la wilaya affectés pour cette tâche ne peuvent nullement répondre aux exigences réelles du terrain. « Malgré ce manque de moyens, nous avons procédé à la fermeture administrative de 149 commerces qui ne répondaient pas aux normes d'hygiènes exigées », assure M. Souakri, sous-directeur chargé de l'organisation au niveau de la direction du commerce. Et d'ajouter : « Une partie de ce personnel, dont le nombre avoisine la quarantaine, se trouve affecté au port et à l'aéroport pour d'autres activités de contrôle. » Cette situation illustre l'inefficacité du travail de contrôle qui ne peut aucunement, dans ce cas de figure, inspecter la totalité des commerces. En sillonnant les rues de la ville, on n'est guère surpris de l'anarchie qui y prévaut. Ce phénomène du désordre tend à se normaliser et à se banaliser. C'est ainsi que la plupart des commerçants, pour ne pas dire la totalité, étalent leur marchandise périssable à même les trottoirs, tels le pain, le lait, l'eau minérale, etc. Quant aux commerces spécialisés dans la restauration rapide, ces derniers donnent l'impression qu'ils sont totalement exemptés de contrôle, sinon comment peut-on expliquer que l'on tolère même la cuisson des aliments, comme la viande sur les accotements des routes, comme c'est le cas sur le CW 119 qui relie la ville de Rouiba à celle de Aïn Taya, où des pseudos restaurateurs proposent des grillades agrémentées de poussière et de fumée qui se dégagent des voitures, voire même de la soupe de poisson à emporter dans des sachets. A ce propos, le responsable de la DCP dira que « la lutte contre ce genre de commerce informel incombe aux services de sécurité ». Hormis la question de la vulnérabilité de ces produits soumis aux aléas du temps et du climat qui les altèrent assurément, se pose également et avec acuité celle du squat des espaces réservés aux piétons. Les trottoirs sont devenus, au fil du temps, des lieux d'étalage. Aux Bananiers, dans la commune de Mohammadia, pour citer cet endroit à titre d'exemple, il a fallu qu'un enfant se fasse percuter par un véhicule, car contraint de marcher sur la chaussée au lieu du trottoir occupé par par les marchandises des commerçants pour que, enfin, les contrôleurs de la DCP ont daigné intervenir et fermé cinq de ces commerces. Mais combien d'autres commerçants continuent à défier la réglementation ? Ils se comptent par milliers, car tant qu'il n'y aura pas une application stricte et générale de la loi, chacun verra midi à sa porte.