C'est dans le but de promouvoir l'efficacité énergétique et de développer les énergies renouvelables au sein de ses différentes unités que le commandement de la gendarmerie nationale vient de faire appel aux chercheurs et experts de l'Agence nationale de promotion et de rationalisation de l'utilisation de l'énergie (APRUE) et de ceux de l'Unité de développement de l'énergie solaire (UDES). La mise en œuvre de son premier plan d'action d'économie d'énergie et l'organisation de la fonction d'hommes énergie au sein de ces unités sont deux objectifs amorcés cette année. C'est ainsi que, depuis janvier dernier, 10 officiers ingénieurs (hommes énergie) ont été formés par l'APRUE. Ils se chargeront du suivi et de la gestion de l'énergie au niveau des unités de la gendarmerie nationale. Hier, lors de la conférence de presse tenue au siège du groupement d'Alger, à Bab Djedid, Ameur Sassoui, chercheur pour le compte de la gendarmerie nationale, affirmera que les énergies conventionnelles, à l'instar du gaz et du pétrole, sont vouées à l'extinction, d'autant qu'elles constituent une menace pour la couche d'ozone. Il faudrait, dès à présent, penser à une énergie « non polluante, sûre, moins coûteuse et autonome », d'autant plus que la consommation nationale en mazout de chauffage constitue, ajoute l'orateur, les 2/3 de la production de Naftal. Des systèmes photovoltaïques ont été installés, à titre expérimental, dans des unités chargées de la sécurité routière situées au niveau des autoroutes. La priorité est donnée, selon le projet de la gendarmerie nationale, aux unités situées au sud du pays (postes avancés et gardes frontières) ou dans des zones isolées pour cause d'indisponibilité de l'énergie électrique, indispensable pourtant dans ces contrées lointaines. Cette énergie renouvelable est nécessaire aussi aux douars et villages isolés perchés sur les montagnes et au fin fond du Sud algérien, que Sonelgaz peine à alimenter faute de moyens. Le 1/10e de notre Sahara permet, selon l'exposé du lieutenant Boufana, d'alimenter l'Europe tout entière en énergie électrique d'origine solaire. Le Sud-Ouest algérien est un zone ventée avec une vitesse de vent de 2 à 6 m par seconde. La rentabilité de l'emploi des systèmes éoliens pour la production de l'électricité est assurée. « L'exploitation des énergies renouvelables constitue une solution adéquate pour non seulement les unités isolées du Sud mais aussi pour le reste des unités sur tout le territoire national comme énergie d'appoint ou de secours. La gendarmerie nationale compte généraliser ces énergies de substitution pour l'alimentation énergétique de toutes ses unités. » Intervenant à son tour, le directeur général de l'APRUE indiquera que la gendarmerie nationale a privilégié cette énergie durable afin d'assurer la continuité de ses services. Cela exige la disponibilité d'un système énergétique (alimentation, secours et protection) efficace, fiable et capable d'assurer le fonctionnement des moyens de la gendarmerie nationale à tout moment. L'orateur indiquera qu'une journée d'information sera organisée prochainement afin de présenter les résultats de cette étude. Les autres corps de sécurité, à l'instar de la police nationale et les douanes algériennes, y seront invités. « Il y a une prise de conscience de la part des pouvoirs publics sur la nécessité de promouvoir ces sources d'énergies renouvelables », ajoute ce responsable, en indiquant qu'un programme national de maîtrise de l'énergie sera soumis au gouvernement. Le Dr Berkouk exhortera, pour sa part, le gouvernement algérien à profiter des financements étrangers afin de lancer des projets d'énergies renouvelables, indispensables à la protection de l'environnement. Il donnera comme exemple l'Europe où 80% des recherches dans les domaines électrique et électronique sont axés sur les énergies renouvelables.