Les stations balnéaires locales se sont faits damer le pion par les complexes touristiques étrangers, tunisiens en tête, plus « compétitives ». Et même les quelques « poches de résistance » se retrouvent malmenées par le calendrier. Que ce soit à l'est, à l'ouest ou au centre du pays, l'ensemble des établissements de vacances appréhendent, et à raison, les quelques saisons estivales à venir. Ils n'ont pas fini de pâtir de cette « mauvaise » conjoncture. Et de s'en plaindre. « Nous connaissons cet été une diminution de près de 30% du volume des ventes », explique Hassan Bahlouli, directeur général du complexe touristique des Andalouses, à Oran. Et même si de nombreux clients « aoûtiens » ont été dans l'obligation de se « rabattre » sur le mois de juillet, reste que les structures, saturées, ne sont pas aptes à recevoir tout ce beau monde. « Ce n'est pas évident de caser tous les demandeurs durant ces 31 jours », reconnaît-il. Et c'est ainsi que nombre de complexes assisteront à un phénomène des plus « inhabituels ». Un remplissage aussi soudain que momentané, puisqu'il ne durera qu'un mois. Car le mois de juin, que l'on savait peu prisé par les Algériens pour leur congé estival, l'est d'autant plus cette année de par la Coupe du monde. « Nous passons de 5% de taux d'occupation de notre établissement pour la date du 30 juin, à 100% d'occupation pour le 1er juillet ! », s'amuse le directeur des Andalouses. Ce qui équivaut tout de même à quelque 2000 clients, qui arrivent d'un seul coup et qu'il faut satisfaire. « Oui, ce sont évidemment d'excellents chiffres pour cette période. Mais peut-on faire son année entière sur un seul mois ? », rétorque M. Bahlouli. D'autant plus que, contrairement à d'autres pays, « il n'y a aucun moyen d'étaler les congés, en instaurant plusieurs saisons de vacances, hivers, printemps ou autres, afin de tenter de compenser un tant soit peu le manque à gagner », déplorent tous les hôteliers. Cette configuration n'augure donc rien de bon pour les quelques années à venir. L'on s'attend aux « étés de vaches maigres » pour les opérateurs balnéaires. « Tant que nous ne travaillons qu'avec les nationaux, nous sommes tributaires de ce type de conjonctures. D'où la nécessité de nous ouvrir à la clientèle étrangère », estime quant à lui un responsable au sein du centre touristique CET de Tipasa. « Mais n'est-ce pas cela le tourisme ? La capacité d'imagination et d'innovation, afin de s'adapter aux événements ? », estime pour sa part M. Bahlouli. D'ailleurs, afin de rééquilibrer les balances, il semblerait que l'augmentation des tarifs soit l'inéluctable solution. « Nous avons été dans l'obligation d'appliquer une hausse des prix pratiqués, de l'ordre de 10 à 15%. Même si visuellement, la hausse est de 7% », admet M. Bahlouli, directeur général des Andalouses.