L'Italie, tenante du titre, qui a entamé le Mondial 2010 par deux nuls décevants dans le groupe F, doit remédier à ses problèmes offensifs pour battre la Slovaquie, jeudi (16h locale, 14h GMT) à Johannesburg, et franchir le cap du premier tour. « Marquez ! Marquez ! », hurlait mardi Marcello Lippi à l'entraînement, incitant les Azzurri à jouer vite, simple et efficace. Après tant d'occasions gâchées contre le Paraguay (1-1) et, surtout, la faible Nouvelle-Zélande (1-1), le sélectionneur veut des buts. Car pour continuer sa route, la Nazionale ne pourra éternellement compter sur les erreurs des autres, comme celles du gardien paraguayen ou d'un défenseur kiwi coupable d'un tirage de maillot synonyme de penalty. Cet impératif pourrait conduire à quelques retouches : Gilardino, leader de l'attaque mais totalement inefficace jusque-là, pourrait ainsi céder sa place à Pazzini, tandis qu'au milieu le grand retour de Gattuso n'est pas à exclure, à la place de l'invisible Marchisio. « Notre Mondial doit encore commencer », a juré Lippi, sûr que ses joueurs vont être enfin à la hauteur contre la Slovaquie, encore moins brillante (1 nul, 1 défaite) mais toujours (théoriquement) en course pour accéder aux huitièmes de finale. Pour l'Italie, un nul pourrait même suffire pour aller en huitièmes, dans ce cas, tout dépendrait du résultat de Paraguay-Nouvelle-Zélande. Et si Lippi a assuré qu'il ne cherchait rien d'autre qu'un succès pour ne pas dépendre des autres, il n'a pas manqué de souligner que l'équipe pouvait donc franchir le 1er tour avec trois nuls comme lors du Mondial de 1982. Aveuglement ou réalité ? Depuis quelques jours, l'équipe semble en effet se raccrocher à l'histoire : la Nazionale est souvent sortie « aux forceps » du 1er tour (1970, 1982, 1994), ce qui ne l'a ensuite pas empêchée de se hisser juqu'en finale (succès en 1982, défaites en 1970 et 1994). L'Italie est médiocre contre les faibles, mais elle est exaltée contre les forts, ont également rappelé les médias pour se rassurer. Car, même en cas de succès, il est fort probable que la Squadra termine 2e du groupe et affronte donc les Pays-Bas en huitièmes. Et une défaite ponctuée d'une élimination ? « Sincèrement, on n'y pense pas », dit le latéral Zambrotta. Les nuages se sont amoncelés - blessures du stratège Pirlo, dont le retour pourrait cependant advenir en 8e, puis du gardien Buffon -, les résultats médiocres se sont accumulés - toujours aucune victoire en 2010 (4 nuls et 1 défaite) -, la défense a déjà encaissé autant de buts qu'au Mondial 2006, mais l'Italie continue pourtant d'y croire dur comme fer. Aveuglement ou réalité ? Le match contre la Slovaquie le dira. « Je n'ai pas peur. Tout le monde est confiant. Ce n'est pas la première fois qu'on va jouer un ‘'quitte ou double'' », insiste Zambrotta, qui ne veut surtout pas imiter la France, dernière tenante du titre éliminée dès le 1er tour, en 2002.