Le Paraguay a arraché, pour la première fois de son histoire, son billet pour les quarts de finale d'une Coupe du monde, mardi à Pretoria, au terme d'une rencontre insipide face au Japon et décidée aux tirs au but (0-0 après 5 tab à 3). Cette qualification a arraché des larmes de bonheur au sélectionneur du Paraguay. « On a beaucoup souffert. On a accompli un pas supplémentaire mais on ne veut pas s'arrêter là », a lancé Gerardo Martino. Heureusement que les tirs au but existent ! Rien ne dit que, si on leur avait donné plus de temps, Paraguay et Japon auraient trouvé la faille ou l'éclair de génie. Visiblement tendues par l'enjeu – une première participation aux quarts de finale pour l'une et l'autre –, les deux équipes ont attendu, en vain, une erreur fatale de l'autre et ont surtout pensé à ne pas concéder de but. Ainsi, il a fallu attendre la 20e minute pour voir la première action dangereuse quand Lucas Barrios s'ouvrait le chemin du but, avec un râteau en pleine surface de réparation, mais butait sur Eiji Kawashima. Le Japon sortait à son tour de sa torpeur une minute plus tard grâce à Daisuke Matsui, dont la frappe de 35 mètres se fracassait sur la transversale de Justo Villar qui semblait battu. Komano sur la transversale Le rythme retombait rapidement malgré une nouvelle occasion inexplicablement manquée par Roque Santa Cruz (27'), seul au point de penalty après un cafouillage de la défense nippone sur un corner. De retour des vestiaires, la sélection guarani reprenait sa domination et se montrait légèrement plus tranchante, mais la tête de Cristian Riveros (58') manquait de puissance. Les entrées des attaquants Valdez côté paraguayen et Okazaki côté nippon ne changeaient pas la physionomie de la rencontre, toujours aussi fermée. Même les nombreux coups de pied arrêtés, leur point fort jusqu'ici dans le tournoi, ne permettaient pas aux Samouraïs bleus de forcer la décision, Tulio ratant dans le temps additionnel une balle de match. Durant la prolongation, le Paraguay – sans Roque Santa Cruz remplacé par Oscar Cardozo – reprenait le monopole du ballon, mais Barrios (95'), Valdez (97') et Barreto (101') manquaient de précision et/ou de puissance. La sélection de Takeshi Okada répondait par un raid de Shinji Okazaki (118') mais Keiji Tamada ratait le cadre. Pendant que le Paraguay réalisait un sans-faute devant le gardien nippon, le Japon laissait passer sa chance lorsque son troisième tireur, Yuichi Komano, voyait sa tentative repoussée par la transversale de Villar. Takeshi Okada (sélectionneur du Japon) : « Je n'ai aucun regret. Les joueurs ont été formidables, le Japon peut être fier d'eux. C'est moi qui suis responsable de cette défaite, pas eux. Je n'en ai pas fait assez pour leur permettre de gagner. C'est difficile de donner une raison pour expliquer cette élimination. Notre équipe n'est pas capable de se créer beaucoup d'occasions et on n'a pas su exploiter nos quelques occasions. Qu'est-ce que j'aurais pu faire de plus ? J'aurais dû davantage insister dans mon discours sur le fait qu'ils devaient gagner. Je ne suis pas satisfait car on n'a pas gagné. Mais j'ai du mal à faire une analyse plus poussée ce soir. En ce qui concerne mon avenir, je n'ai pas grand-chose à dire, sinon que je ne pense pas qu'il me reste encore beaucoup de choses à faire à ce poste. »