L'avis de l'administration est tout autre : « Il s'agit d'un employé contractuel mis à l'essai pour une durée déterminée avec lequel nous avons rompu notre relation de travail conformément aux textes en vigueur. Un cumul de fautes professionnelles et de manquements à ses responsabilités nous a amené à ne point renouveler le contrat pour préserver le bon fonctionnement de nos services et la discipline qui doit y régner. « Nous venons d'apprendre, à l'heure où nous mettions fin à notre enquête que Ahmed a été réhabilité dans ses droits par voie de justice, après étude de son cas par l'instance judiciaire compétente. Karim Gattouche, un handicapé moteur vivant avec neuf frères et sœurs dans des conditions lamentables, était employé pendant huit ans dans une manufacture privée. Une demande d'affiliation aux assurances sociales lui a valu une série de démêlés avec son employeur qui l'a menacé, en outre, d'user de son poste pour lui mener la vie dure. Un passage à deux reprises du côté de l'inspection du travail a été sanctionné par un procès-verbal de non conciliation pour aboutir en fin de compte devant le tribunal de Souk Ahras. Aucune suite n'a été donnée à sa plainte. Questionné au sujet de l'anarchie qui persiste dans le marché de l'emploi à Souk Ahras, Ammar Berrig, président du bureau fédéral de la confédération générale des opérateurs économiques Algériens (CGOEA), a confirmé l'existence de promoteurs et autres employeurs peu soucieux de l'application des textes régissant la relation de travail à cause de l'instabilité qui caractérise les activités de certaines entreprises frappées de nomadisme et d'autres qui sont dans des situations semi-légales. Et d'ajouter : « Nous luttons au sein de notre confédération contre ce phénomène préjudiciable pour le promoteur. La déclaration des employés aux assurances sociales, à titre indicatif, est d'abord un acte de professionnalisme puisque des charges en rapport avec le recrutement du personnel sont revues à la baisse par la direction des impôts et autres institutions publiques ». Notre interlocuteur nous a révélé, par la même occasion, que dans le domaine du bâtiment, certains travailleurs sont responsables de leur situation à cause de leur ignorance des lois. « Des employés déposent parfois deux dossiers d'assurance sociale auprès de deux employeurs différents alors que d'autres refusent eux-mêmes la régularisation de leur situation pour des raisons multiples », renchérit le président de la CGOEA.