Le ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, semble déterminer à faire de la lutte contre le cancer son cheval de bataille. Le plan cancer est déjà mis en route, a-t-il déclaré, hier, lors d'une rencontre au ministère de la Santé avec les spécialistes en cancérologie invités à exposer les problèmes rencontrés dans l'exercice de leur profession et débattre des médicaments innovants de lutte contre le cancer. Les praticiens n'ont pas manqué de relever toutes les insuffisances et les dysfonctionnements auxquels ils font face quotidiennement et entravent sérieusement la prise en charge des malades cancéreux. Les participants étaient unanimes à parler de désorganisation de la prise en charge des maladies cancéreuses d'où la nécessité d'adopter des consensus et de constituer des équipes multidisciplinaires afin d'arriver à endiguer ce fléau dont le nombre de cas ne cesse d'augmenter d'année en année (près de 4000 nouveaux cas en 2009) et 43 000 cas attendus pour l'année 2012. Les 15 centres anticancéreux prévus pour l'année 2010, dont certains devaient être fonctionnels en juin de la même année, ne seront, en fait, réalisés que d'ici la fin de l'année 2011, a promis le ministre. « Ces centres sont maintenus et ils seront réalisés même s'il faut changer l'endroit de leur implantation. C'est avec l'aide des spécialistes qui sont sur le terrain que nous parviendrons à lutter contre le cancer », a-t-il dit. Interrogé sur la tension dans les centres de radiothérapie et les rendez-vous prolongés (étalé jusqu'à janvier 2011), Djamel Ould Abbès s'est contenté de dire qu'il y a urgence de la mise à niveau des structures existantes : « Nous allons réunir les spécialistes pour prendre les décisions qu'il faut. » Se montrant optimiste, le ministre de la Santé se dit avoir le feu vert de la plus haute autorité du pays pour mettre en place les mécanismes nécessaires pour trouver des solutions à tous les problèmes exposés et qu'il qualifie de réels. Des instructions ont été données sur-le-champ à ses collaborateurs pour prendre les dispositions nécessaires, à commencer par les entraves administratives et bureaucratiques qui empêchent les médecins de mener à bien leur mission. Le ministre a annoncé la venue en Algérie d'experts américains, au courant du mois de juillet, afin de rencontrer des spécialistes algériens dans le cadre d'un partenariat dans la recherche et le traitement du cancer. « Deux experts de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) viendront en Algérie au courant de ce mois dans la perspective de créer un institut africain de lutte contre le cancer, notamment pour la radiothérapie. Ces opérations sont appelées à booster la formation en Algérie dans le domaine de la lutte contre le cancer », a ajouté M. Ould Abbès qui s'est ainsi engagé à lever toutes les entraves. Le ministre a également appelé à renforcer le personnel de la santé avec la formation du personnel paramédical, annonçant aussi le recrutement de 1200 psychologues et sociologues au courant du mois de juillet afin d'humaniser les centres anticancéreux. |« Il n'y aura plus de pénurie de médicaments pour des cancéreux » Interrogé en marge de la rencontre sur la rupture des médicaments, le ministre de la Santé a déclaré qu'il n'y aura plus de pénurie à partir de cet été. « J'ai donné instruction pour qu'il n'y ait aucune pénurie de médicaments concernant le traitement du cancer », a-t-il affirmé. Il a annoncé l'importation de 12 nouvelles molécules dont des thérapies ciblées pour les malades atteints de cancer, présentés par le Pr Bouzid, chef de service d'oncologie au CPMC. Des autorisations temporaires d'utilisation pourront être délivrées après un consensus d'experts. Ould Abbès a souligné que le ministère des Finances a également reçu instruction de satisfaire toutes les demandes du ministère de la Santé concernant les médicaments non disponibles à la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH). « La santé du citoyen n'a pas de prix, malgré la cherté de ces médicaments », a-t-il relevé.|