Au moment où se tiennent un peu partout à travers le pays des conférences dans les salles des tribunaux pour expliquer la portée, la signification et surtout la nécessité d'engager des réformes judiciaires souhaitées par le justiciable, les journalistes et correspondants des titres de la presse publique et privée à Béchar ont décidé, depuis plus d'un mois, et à l'unanimité de boycotter l'organisation de toute conférence à laquelle ils seraient invités comme celle des 27 et 28 mars tenue au siège du tribunal de Béchar. La raison ? En février dernier, deux représentants de la presse écrite nationale se sont rendus au tribunal de Béchar pour y obtenir la confirmation d'une information portant sur un préjudice financier subi par une entreprise publique locale. Aucun membre de la cellule de communication, pourtant officiellement installée en 2004 en présence des représentants des organes de la presse écrite et parlée, n'était en mesure de communiquer quoi que soit sans en référer au procureur général. Sur instruction de celui-ci et après que nous avons décliné l'objet de notre visite, un magistrat nous a fait savoir que pour obtenir une information de ce genre, il fallait introduire une demande d'audience manuscrite dans laquelle doit être spécifié l'objet de la demande pour être ensuite étudiée par le premier responsable de la juridiction de Béchar. Jugeant cette attitude comme étant un dédain à l'égard de la presse écrite et en contradiction avec l'esprit même des réformes judiciaires projetées -puisque celles-ci visent aussi à instaurer la transparence dans les affaires judiciaires -, tous les correspondants de la presse locale, en signe de solidarité avec les deux confrères rabroués, ont décidé de boycotter toute conférence ou séminaire organisé par le tribunal de Béchar alors qu'il y a moins d'une année, ils répondaient toujours favorablement aux différentes invitations qui leur étaient adressées pour la couverture et la médiatisation des rencontres organisées par l'ancien staff de la cour de Béchar. Alors la question cruciale qui demeure encore obscure : les réformes judiciaires envisagées incluent-elles d'emblée la transparence et la communication avec les organes de la presse ou au contraire visent-elles davantage à museler ces derniers ?