Nous sommes persuadés au sein de notre syndicat que seule l'unité de l'action nous permettra d'arracher nos droits. Nous sommes convaincus que le règlement du conflit qui nous oppose à la tutelle ne se fera qu'à travers le dialogue, et pour le moment le ministère de l'Education nationale a fermé toutes les portes des négociations », a déclaré, hier, M. Mériane, coordonnateur national du Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) lors d'une conférence de presse animée au siège de l'association des sourds-muets. M. Mériane s'est dit déçu par ses collègues du CNES - pourtant solidaires par le passé - qui lui ont refusé l'octroi de la salle de réunion pour la tenue du point de presse. « Nous n'avons pas à commenter leur décision, ni à la critiquer, tout simplement nous la respectons. Cependant, si nous voulons avancer dans nos actions, la mobilisation des uns et des autres s'impose », a-t-il lancé en rappelant que le syndicat qu'il représente est légaliste et respectueux des lois de la République. Le conseil national du CNAPEST s'est réuni mardi en présence de 28 délégués de différentes wilayas. Les représentants des régions de Chlef et de Tizi Ouzou ont exposé des rapports peu reluisants sur la situation des enseignants affiliés au CNAPEST. A cet effet, M. Mériane a expliqué que, outre les pressions, les intimidations et les poursuites judiciaires, certains enseignants sont suspendus de leur poste de travail, d'autres ont été mutés dans d'autres établissements et un enseignant de français dans un établissement du secondaire à Tizi Ouzou a été transféré vers un établissement relevant du fondamental. « Ces enseignants n'ont commis aucun crime, ils ont été sanctionnés pour leur activité syndicale », dira l'orateur qui affirme que le CNAPEST ne participera aux rapports de force et dégage toute responsabilité d'une quelconque tentative de récupération. « S'il y a un clan qui veut solder ses comptes avec le Pouvoir, il n'a qu'à le faire sans nous impliquer, c'est-à-dire loin de notre syndicat. Le CNAPEST n'a aucune couleur politique ; il a pour mission de défendre les droits socioprofessionnels des travailleurs », a signalé le conférencier. Par ailleurs, lors de la réunion du conseil national, les membres de cette instance ont maintenu la proposition relative à faire du 1er mai prochain une journée de deuil et de tristesse. « Nous jugeons qu'il serait hypocrite de notre part de fêter le 1er mai, alors que nous sommes réprimés, marginalisés et le ministre du Travail nous méprise à travers ses décisions arbitraires », explique l'orateur. Il est prévu également l'envoi par les enseignants d'une lettre individuelle au ministre du Travail lui signifiant leur appartenance au CNAPEST. En optant pour cette initiative, ce dernier veut couper court aux spéculations du ministère du Travail qui met en doute la représentativité du syndicat. « M. Louh a déclaré lors d'une de ses sorties que notre syndicat n'est pas conforme à la loi 90-14 qui comporte plus de 60 articles. Le représentant de l'Etat doit nous mentionner, au lieu de nous critiquer, l'article qui n'est pas en conformité avec la loi », a souligné le conférencier. Le boycott administratif global est maintenu. L'autre proposition porte sur une grève cyclique. Pour ce qui est de la rétention des notes des examens, l'orateur a souligné que cette démarche est à 60% appliquée dans les établissements du secondaire.