Le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (CNAPEST) réunira, dans les prochains jours, son conseil national pour décider de la démarche à suivre quant aux nouvelles dispositions prises, à leur égard, par le ministère de l'Education nationale. « Nous allons rassembler les procès-verbaux (PV) des enseignants affiliés à notre syndicat et nous appliquerons à la lettre leurs décisions. Nous sommes persuadés que les menaces de la tutelle ne feront que consolider la base », dira un représentant du CNAPEST. Pour rappel, le CNAPEST a décidé, lors de son dernier conseil national, de maintenir l'action portant sur la rétention des notes. Ce qui sous-entend le boycott des conseils de classe. « Nous ne pénaliserons pas les élèves, mais plutôt l'administration. Les élèves composeront normalement, auront leurs moyennes et leurs bulletins. En parallèle, nous ne remettrons aucun document à l'administration », dira un membre du CNAPEST. Le département de Benbouzid a réagi à cette action en envoyant une circulaire aux 48 académies implantées à l'échelle nationale qui a été répercutée sur les directions des établissements secondaires pour exécution. La première mesure prise par le ministère est relative au PV de sortie des enseignants. « Si les enseignants ne remettent pas les moyennes du deuxième et troisième trimestres à l'administration, ils ne pourront pas signer le PV de sortie en vacances qui s'effectue généralement vers le 4 juillet ». « Par conséquent, si les enseignants ne signent pas les PV en question, ils n'auront pas le droit à un congé et ne toucheront pas les salaires des mois de juillet et août », a affirmé un représentant du CNAPEST. L'autre disposition concerne la rupture du contrat de l'enseignant. « L'enseignant, selon le ministère, qui ne remplit pas ses obligations professionnelles, à savoir la remise des notes et les conseils de classe, sera sanctionné », a soutenu un enseignant. Face à cette situation, le CNAPEST estime que le seul moyen de régler les problèmes de l'école algérienne est de se mettre autour d'une table. « Les menaces ne feront pas avancer les choses. Au contraire, elles poussent au pourrissement », a soutenu un membre du CNAPEST. « Les enseignants du secondaire ne se laisseront pas intimider et ce ne sont pas les menaces qui peuvent nous démobiliser », a indiqué un responsable au niveau du CNAPEST, qui qualifie, en revanche, de faiblesse la démarche de répression adoptée par le département de M. Benbouzid. « La tutelle refuse catégoriquement de dialoguer avec les représentants du CNAPEST. Mais nous sommes convaincus que le ministère, qui se souci énormément des droits des élèves, fera appel à nous pour qu'ensemble nous réglerons les problèmes auxquels sont confrontés les enseignants », dira un membre du syndicat. Par ailleurs, abordant la question des filières supprimées par le ministère de l'Education nationale, le CNAPEST s'est dit inquiet quant aux postes de travail des enseignants.