L'Iran a affirmé hier être prêt à reprendre en septembre les négociations avec les pays du groupe 5+1 sur son programme nucléaire, à condition que les objectifs de ce dialogue soient clairement définis au préalable. L'UE l'a qualifiée de « bonne nouvelle », si elle se confirme, l'intention affichée par l'Iran de reprendre les négociations, en insistant pour qu'elles portent sur son programme nucléaire controversé et pas sur autre chose. « Lorsque l'objectif des négociations sera clair, la République islamique d'Iran (...) sera prête à discuter pour renforcer la coopération internationale et lever les inquiétudes communes à propos du nucléaire », a affirmé le chef des négociateurs nucléaires iraniens, Saïd Jalili, dans une lettre à la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, publiée par l'agence Irna. Mme Ashton avait écrit à la mi-juin à M. Jalili pour demander une reprise des négociations avec le groupe 5+1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Grande-Bretagne et Allemagne), une lettre envoyée après l'adoption le 9 juin d'une résolution par le Conseil de sécurité de l'ONU imposant de nouvelles sanctions à Téhéran. M. Jalili a rappelé les trois conditions posées par le président Mahmoud Ahmadinejad le 28 juin aux grandes puissances. Il a demandé à Mme Ashton de préciser si « le but des discussions est l'entente et la coopération, ou la poursuite de l'hostilité et de la confrontation » envers l'Iran et ses « droits » dans le domaine nucléaire. « Mme Ashton a écrit à M. Jalili pour l'inviter à une rencontre dès que possible », a indiqué hier à Bruxelles la porte-parole de Mme Ashton. « Mais il était clair que ce devait être sur le programme nucléaire de l'Iran », a ajouté Maja Kocijancic. « S'ils sont prêts à rencontrer Mme Ashton, c'est une bonne nouvelle, mais nous n'avons pas encore reçu pour l'instant une réponse formelle » de la part de Téhéran, a-t-elle souligné. Pékin menace les USA De son côté, la Russie a demandé hier une reprise rapide des négociations entre l'Iran et le groupe 5+1. Le président Ahmadinejad avait annoncé le 28 juin le gel pour deux mois des discussions avec les grandes puissances en réaction aux sanctions adoptées le 9 juin par le Conseil de sécurité, suivies d'autres, unilatérales, des Etats-Unis et des pays de l'UE. Sur un autre plan, la Chine a mis en garde hier contre toute action unilatérale entreprise au-delà des sanctions récemment adoptées par l'ONU face au programme nucléaire iranien et a accusé les Etats-Unis de recourir à de telles actions. La Chine, sous la pression des Etats-Unis et de l'Europe, avait voté le mois dernier aux côtés de onze autres Etats membres du Conseil de sécurité de l'ONU une quatrième série de sanctions en raison du refus de l'Iran de suspendre son programme d'enrichissement d'uranium. « Nous avons pris note des annonces américaines de sanctions unilatérales à l'encontre de l'Iran », a déclaré à la presse le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Qin Gang. « La Chine considère que les pays devraient mettre en œuvre les sanctions avec sérieux, de manière correcte et complète et éviter de se livrer à des interprétations arbitraires qui étendent les sanctions du Conseil de sécurité », a-t-il ajouté. Jeudi, le président Barack Obama a promulgué une loi votée par le Congrès prévoyant une nouvelle série de sanctions à l'encontre de l'Iran, les plus dures jamais prises par les Etats-Unis, avertissant Téhéran que la poursuite de son programme nucléaire renforcerait son isolement. Elles visent à perturber l'approvisionnement en essence de la République islamique, qui ne dispose pas de capacités de raffinage suffisantes et s'ajoutent à la nouvelle résolution sur des sanctions adoptée le 9 juin par l'ONU.