Le ministre des Travaux publics s'est doté d'un schéma-directeur national de la signalisation maritime. L'annonce a été faite, hier, à l'hôtel El-Riadh de Sidi Fredj, lors de la journée d'information portant sur “les missions et programmes de développement préconisés par le schéma directeur de la signalisation maritime en Algérie”. Une journée organisée par l'Office national de signalisation maritime (ONSM) et présidée par le ministre des Travaux publics, Amar Ghoul. Dans son allocution d'ouverture, le ministre a situé les enjeux, en termes de sécurité et d'efficacité de la navigation et du trafic maritime. Outre les 1 280 km de côte algérienne à sécuriser, de Ghazaouet à Annaba, en passant par Mers-El-Kébir, Alger, Djendjen et Skikda, notre pays a également sous sa responsabilité d'autres espaces maritimes : 32 miles à l'ouest et 52 miles à l'est. À cette dimension sécuritaire, s'ajoutent d'autres dimensions, économique, de plaisance, de pêche, historique et culturelle. “95% des échanges entre l'Algérie et ses partenaires se font par voie maritime”, a déclaré Amar Ghoul, non sans rappeler les “mises à jour” qui restent à faire en matière de systèmes de surveillance et d'infrastructures portuaires, en conformité avec les “nouveaux codes internationaux”. Le ministre des Travaux publics a également lié l'élaboration du schéma directeur de la signalisation maritime à l'adhésion prochaine de notre pays à l'Organisation mondiale du commerce et au programme présidentiel de 2005-2009, qui vise, notamment, la consolidation des “échanges commerciaux”. “Le schéma directeur de la signalisation maritime s'inscrit, également, dans le cadre d'une politique globale et de vision d'avenir”, a-t-il soutenu, insistant sur ses “retombées” sur la législation nationale, l'environnement, etc. L'étude relative au fameux schéma directeur a été lancée en 2003 par l'ONSM. Elle comporte 2 phases : l'état des lieux du trafic et de la navigation maritime, ainsi que les mesures préconisées pour que “la signalisation maritime des côtes algériennes satisfasse pleinement aux normes de l'OMI (Office maritime international) ainsi qu'aux directives d'application et recommandations techniques de l'AISM (Association internationale de signalisation maritime)”. Dans la partie “état des lieux”, réservée aux statistiques, on apprend que durant l'année 2003, près de 10 000 navires sont entrés dans les ports algériens et plus de 3 200 bateaux de pêche ont longé le littoral à des distances comprises entre 0 et 12 miles. Entre 2000 et 2003, 19 “incidents” ont survenu le long de nos côtes, faisant 17 morts et 18 disparus. Le parc national d'aide à la navigation, géré par l'ONSM, comporte 31 phares et feux de jalonnement, 10 feux d'écueils, 136 feux de ports, 12 bouées de balisage et 3 stations DGPS. Au programme d'amélioration des infrastructures figurent, notamment, la couverture par les feux et phares de la zone localisée entre Djendjen et Cap Bougarouni, l'installation de 61 feux de ports, d'écueil et de jalonnement, et celle de 9 bouées, ainsi que des opérations destinées à “faciliter les manœuvres portuaires” et des mesures d'accompagnement comportant en particulier “la modernisation” des moyens de l'ONSM. Même si l'Algérie se trouve dans “une zone à risque”, en raison des entrées et sorties de bateaux, les mesures proposées ne vont pas jusqu'à “bouleverser la conception de la signalisation maritime”, dans notre pays. Il apparaît, de l'avis des concepteurs de l'étude, que la signalisation maritime est toujours d'actualité et qu'elle “continuera encore, pour de longues années, à contribuer à la sécurité de la navigation maritime”. L'ensemble des actions inscrites dans le cadre du schéma-directeur coûtera au ministère des Travaux publics dans les 13 millions d'euros, soit environ 1,3 milliard de dinars, dont 7,73 millions d'euros de dépenses d'investissements, 2,36 millions d'euros de dépenses d'études et 2,8 millions d'euros de dépenses liées aux mesures d'accompagnement. Hafida Ameyar