Une équipe de trois inspecteurs d'enseignement de langue française du cycle moyen de la wilaya de Ouargla vient de lancer un projet pédagogique visant l'instauration de nouvelles pratiques inspirées d'expériences développées actuellement en Amérique et en Europe qui visent la libération de la parole chez les apprenants. Il s'agit, en fait, d'une initiation pédagogique à la philosophie afin de permettre le développement d'une didactique de la discussion dans les établissements scolaires et initier les enfants à la réflexion et la prise de parole dès leur jeune âge. C'est à la suite d'un séminaire organisé au mois d'octobre, à Tiaret, autour du thème : «Les Ateliers de réflexion partagée» (ARP) auxquels ont assisté les inspecteurs de langue française et d'instruction civique que ce collectif d'inspecteurs de Ouargla ont, à leur tour, convié leurs enseignants dans le cadre d'une démultiplication. Le séminaire de deux jours, organisé les 14 et 15 janvier, a été l'occasion de les sensibiliser à ces ateliers, dont le but principal est de libérer la parole des apprenants dans un espace régi par des règles les préparant à la citoyenneté. Ateliers de réflexion partagée Devant un panel d'enseignants réunis à l'Institut supérieur de formation des cadres de l'éducation nationale, Fodhil Ouartilani, de Ouargla, Thameur Brahimi, un des initiateurs du projet, a sensibilisé l'assistance sur les visées de l'adoption de la méthodologie scientifique de Michel Tozzi, vulgarisateur de la méthode en France, qui a développé le modus operandi sous la forme d'ateliers de réflexion partagée qui consistent à libérer l'expression orale chez l'apprenant, soit par le lancement d'un sujet de débat pour l'ARP court, ou par le biais d'un support multimédia ou papier pour l'ARP documenté. Le débat est lancé dans le respect des règles de prise de parole, grâce à un bâton tournant, s'initier à l'écoute bienveillante et dépasser de façon ludique la simple opinion, afin de découvrir des champs de sa propre pensée et celle des autres et prendre plaisir à échanger et permettre au fur et à mesure de l'exercice de faire progresser la discussion, construire une pensée et mettre en place une dynamique de recherche sur des sujets d'intérêt commun ou de culture générale. Le stage pratique, opéré à l'occasion de cette formation de courte durée via la mise en place d'ateliers réels animés par les enseignants eux-mêmes, motive à poursuivre le travail avec leurs élèves, puis lors des travaux d'ateliers au cours desquels les participants devaient animer les deux types d'ARP et en rendre compte auprès de leurs pairs en plénière. Wilaya pilote M. Brahimi explique que «la mise en pratique de la méthode à travers les établissements scolaires de la wilaya de Ouargla sera filmée et donnera lieu à une évaluation finale». Ce travail documenté sera ensuite soumis au ministère de l'Education nationale pour en assurer la démultiplication. Le projet escompte une généralisation de la méthode à Ouargla puis à travers le territoire national sur directive de l'inspection générale de l'éducation. Les résultats dépendent évidemment du travail fourni par les enseignants de cette wilaya pilote. Le collectif des inspecteurs de la langue française du cycle moyen à la direction de l'éducation de Ouargla, à savoir Brahimi Thameur, Douis Miloud et Senoussi Ilham, initiateurs du projet, accompagne la mise en place et le développement de la méthode et son évaluation.