Des habitants d'Ivourassène, village de la commune de Oued Ghir, situé à la périphérie de Béjaïa, s'estiment lésés par leurs élus à l'APC à qui ils reprochent de ne pas s'être occupés suffisamment de leurs besoins.Ils se plaignent d'une situation qui dure du fait de l' « absence » d'une prise en charge de leurs doléances. De ce fait, l'association du village a décidé de porter les revendications des villageois à la connaissance des pouvoirs publics. Pour elle, il est inacceptable « de laisser les routes de notre village dans un état lamentable (...), alors qu'en parallèle dans ce même village ils goudronnent des pistes privées d'un élu local et d'un responsable de la commune ». Chose que le premier vice-président de l'APC, Abdelhafid Kasri, ne dément pas mais en soutenant qu'il s'agit d'un revêtement « traditionnel », donc de moindre coût, et concernant des pistes non touchées par le passage du réseau de gaz de ville qui est en projet, d'où, explique-t-il, « le report de l'opération de revêtement du reste des routes ». Le courroux des animateurs de l'association est suscité aussi par le problème de transport que rencontrent les élèves du village, notamment des collégiens scolarisés ailleurs, et dont le règlement, soutiennent-ils, est repoussé. L'association se plaint, à ce propos, du blocage du projet d'un CEM au village, tout proche, de Mellala malgré que « les autorités de la wilaya aient donné leur accord ». Sur la liste des griefs, on reproche à l'APC d'avoir « laissé un entrepreneur procéder à un branchement d'eau pour usage de chantier, sur un réseau d'AEP », tout comme l'on déplore « la mauvaise qualité de l'eau » du fait que « le réseau se trouve dépassé », de « l'absence d'entretien des fosses et des caniveaux », du manque d'entretien et de l'insuffisance de l'éclairage public, « l'irrégularité du ramassage des ordures ménagères ». Pour M. Kasri, la municipalité est intervenue à la limite de ses moyens et estime que Ivourassène est le plus « gâté » des villages de la commune : « Nous avons dépensé plus de 150 millions pour la réhabilitation du jardin public et 220 millions pour le rétablissement du réseau AEP en plus de la réfection de deux ponts ». L'APW vient de voter une dotation pour l'achat de bus au profit de 38 APC et les élus de la commune de Oued Ghir disent devoir disposer à l'avenir de deux bus destinés au « ramassage scolaire et aussi à aider les associations ». Dans un mémorandum adressé aux autorités, l'association rappelle les vols répétitifs sur le réseau téléphonique du village, où le téléphone n'a pas sonné depuis près d'une année, et demande « sa réparation et la sanction des saboteurs que les autorités n'auront pas beaucoup de peine à identifier ». Les animateurs de l'association ont espéré trouver une solution à leurs doléances à la faveur de la dernière réunion avec le président de l'APC de Oued Ghir et de la sortie de celui-ci dans le village en octobre 2004. Ne voyant rien venir, ils haussent le ton et accusent le président de l'APC d'avoir « foulé la réglementation sur le code des eaux » concernant le cas du branchement d'eau par un entrepreneur, et de n'avoir pas tenu ses promesses , dont celle concernant une réunion à provoquer avec les responsables des P et T. Comme pour le problème des lignes de transport, M. Kasri rejette la responsabilité de l'APC dans le problème du branchement d'eau : « L'autorisation de branchement relève des prérogatives de l'Edemia. Nous n'avons délivré qu'une autorisation pour couper la route » et aussi dans celui du réseau téléphonique en soulignant que « les P et T est une entreprise autonome ». En invitant l'association au dialogue, notre interlocuteur estime que l'intervention de l'APC est limitée par ses « moyens et prérogatives ».