Le siège de la mouhafadha du FLN est désormais ouvert après plusieurs mois de statu quo, mais le conflit interne n'est pas réglé pour autant. Hier, les anciens membres du bureau, écartés la veille du 8e congrès (annulé) lors d'une réunion tenue il y a une année à l'hôtel El Mouahidine, ont occupé les lieux. Installés confortablement sur les sièges du bureau du mouhafedh, ils se sont même permis le luxe de discuter du sort de Djelloul Brahma, l'ancien responsable local qui a démissionné de son poste la veille de l'élection présidentielle. Un revirement de dernière minute qui lui a valu d'être épargné par la vague de silence qui a frappé les partisans du candidat Benflis au lendemain des élections. « En qualité de quoi, M. Brahma, démissionnaire, va-t-il siéger dans la commission provisoire chargée de préparer le 8e congrès du FLN ? » s'est-on interrogé. Celui-ci est en tout cas toujours membre du comité central et, pour ne pas figurer dans le conseil national, les dernières directives de Belkhadem lui accordent le droit de figurer sur la liste d'une trentaine de personnalités qui vont représenter Oran lors des préparatifs du congrès. La veille, lors d'une réunion tenue avec El Hadi Khaldi, les militants présents ont accepté le principe des quotas qui donne aux redresseurs, aux élus, aux anciens cadres ainsi qu'aux anciens membres du bureau le droit de figurer sur la liste de la commission de wilaya qui ne sera officiellement installée que jeudi prochain. Venues en rangs dispersés, les trois tendances du mouvement de redressement ne sont pas parvenues à unifier leurs rangs. L'aile favorable au colonel Abid a protesté pour ne pas avoir été invitée à prendre part à cette réunion. A signaler que les anciens membres du bureau ont tous été dans le mouvement de redressement. Aujourd'hui réhabilités, ils peuvent prendre leurs distances par rapport au conflit qui mine cette tendance, même s'ils restent tous décidés à faire barrage aux anciens partisans de Benflis, accusés ici de préparer une nouvelle offensive en se réunissant de manière informelle dans un café célèbre de la ville, devenu leur quartier général. Déçus d'avoir été « injustement écartés » (selon leur propre expression), pour s'être érigés contre l'orientation Benflis, ils restent aujourd'hui sceptiques et disent ne pas croire à l'idée de l'unification des rangs. De son côté, l'ancien mouhafedh fait tout pour gagner les faveurs des uns et des autres. Sa tâche est particulièrement complexe, mais il semble y croire.