Le mouvement culturel et artistique Hip Hop, mêlant aspects festifs et revendicatifs, a apparemment bien pris racine en Kabylie si l'on se fie à l'engouement qu'ont suscité les soirées qui ont été consacrées à son expression musicale à Akbou, du 1er au 04 du mois en cours, par l'association Etoile culturelle (ECA). La maison de jeunes A/Rahmane Farès et la Place colonel Amirouche ont accueilli des groupes Rap, parmi lesquels nous citerons Afra, Wahid et 2KS, et de breakdance, tels Delta force crew et Bns. Une bonne occasion pour les rappeurs en herbe de s'exhiber dans ce genre culturel qualifié « d'intelligence qui bouge » et qui prône la paix, l'amour et l'amusement. A la breakdance des B-Boys vêtus de pantalons larges, de tee-shirts, de baskets et de casquettes inclinées sur leur tête, dont les acrobaties au sol n'ont pas manqué de scotcher nombre de spectateurs et au rythme saccadé de la musique Rap, il ne manquait que les graffitis sur les « murs des lamentations » des Hittistes pour se réapproprier toute la culture Afro-américaine chère au quartier du Bronx à New York. Pour Amazigh, membre du groupe Afra dont le premier album est sur le marché, « ce fut une bonne opportunité pour nous de se produire sur scène mais beaucoup reste à faire pour promouvoir le Rap chez nous. L'organisation de ces premières soirées Hip Hop et la qualité de la sonorisation sont à améliorer ». Le président de l'ECA estime, quant à lui, que « les jeunes se sont donnés à cœur joie lors de ces expériences musicales agrémentées de breakdance. Une affluence étonnamment importante a été enregistrée malgré les matchs de coupe du monde retransmis au même moment à la télé ». Notre interlocuteur nous fera remarquer, par ailleurs, que le souci de l'ECA est d'être à l'écoute de la jeunesse pour mieux l'accompagner dans ses aspirations. Des projections de films ont été aussi au programme, en parallèle avec ces soirées Hip Hop, dans le cadre de la célébration de la fête de l'indépendance et de la jeunesse.