Les arbitres assument-ils seuls et sont-ils réellement le mal de notre football ? Ou bien sont-ils le corps le plus vulnérable ou mieux le maillon faible accusé (à raison ou à tort) d'avoir été soudoyé (par qui ?) sous la table ? Et en fin de compte, c'est l'arbitre seul qu'on accable ! C'est désormais la triste réalité que vivent au quotidien nos arbitres de notre sinistrée balle ronde sur lesquels on tire toutes sortes de frondes ? Comment arrêter cette cabale contre la famille arbitrale ? Car c'est devenu une (harassante et insupportable) rengaine qu'on enregistre des attaques en règle (verbales et physiques) contre les arbitres chaque semaine. Des erreurs arbitrales ? Il y en aura tant qu'on joue au football. Il est vrai, cependant, que certaines erreurs d'appréciation à répétition laissent la porte ouverte aux supputations, aux victimes de douter de la «bonne» intention ou d'avoir obéi à cette exécrable tentation. Certains présidents de club doutent de tout ? Ne dit-on pas que celui qui à l'habitude de donner doutera à son tour quand il trouvera celui qui donnera plus que lui ? Il faut le dire tout de suite : la majeure partie de nos arbitres actuels, particulièrement les jeunes aux énormes potentialités, souffrent de la mauvaise réputation léguée par certains de leurs aînés. Doit-on rappeler que pour avoir raté l'opportunité providentielle d'avoir osé ouvrir des enquêtes, par qui de droit, et de mener des investigations profondes sur certaines fortes révélations (tant des clubs que des arbitres) étayées de preuves tangibles, la sphère footballistique traînera comme un boulet de canon cette maladive suspicion. Même si, à un moment donné, il y a eu une procédure judiciaire, laquelle à ce jour n'a pas connu d'épilogue et où aucune «décision» n'a été prononcée pour au moins s'inscrire dans l'approche «exemplaire» à l'effet de dissuader toute «action» téméraire similaire. Tant que les responsables à tous les niveaux de notre football ne se décident pas à donner un bon coup de pied dans la fourmilière tissée en dentelle pour promouvoir cette ambiance malsaine entre des acteurs à forte dose émotionnelle, en les laissant en éternelle relation conflictuelle. La raison pour laquelle on assiste impuissants aujourd'hui, et tous les jours à venir, à certains présidents de club recevant à l'oreille une «indication» intruse évoquant une démarche arbitrale abstruse, accusent, abusent et de partout des soupçons fusent et, après coup, trouvent la ruse, car après une issue favorable de la joute, présentent leurs excuses. Comme quoi, «Malheureux, on doute de tout ; heureux, l'on doute de rien.» (Joseph Roux) Par Salim Oussaci