Tout est mal qui finit trop bien pour cette belle équipe d'Espagne ! Le sacre mondial de la Roja, défaite d'entrée par les Suisses, récompense le beau jeu et nous fait oublier la victoire à la Catenaccio italienne de 2006. Au-delà de l'entrée par la grande porte – faut-il le souligner – des Ibères dans le cercle très fermé de champions du monde, c'est la consécration d'un style de jeu qui privilégie la créativité, la beauté du geste, bref le foot au sens artistique du terme. Ce qu'ont fait les camarades du duo Xavi-Iniesta durant cette Coupe du monde est tout simplement un travail d'orfèvre. C'est un beau tableau d'un football raffiné qu'ils ont offert aux puristes, inquiets par la célébration d'un style Mourinho qui prend inexorablement du galon sur le gazon. Le monde entier a applaudi le triomphe de l'Espagne comme on s'extasierait devant une merveille de Picasso : « España la mujer ! » Ce fut une prime à ce football total dont le géniteur a été Rinus Michel et que Johan Cruyff a inoculé aux Espagnols. Quelle belle fin de l'aventure sud-africaine que de voir les joueurs du Barçà et ceux du Real brandir le trophée le plus convoité au monde ! C'est aussi, en effet, la grande victoire de la Liga espagnole qui nous fait vibrer tout au long de l'année. Autant nous avions pleuré la sortie de Zidane en 2006, victime d'un braquage à l'italienne, autant nous avons sauté de joie ce dimanche soir à la gloire de la Roja. Il y a eu aussi des images pleines d'émotion. Qui n'a pas vu Iniesta, courant comme un fou et arborant un maillot floqué du nom du défunt Jarque du voisin l'Espanyol décédé d'un arrêt cardiaque, après son but victorieux ? Pas évident d'avoir une telle pensée, quand on inscrit un but en finale de Coupe du monde de surcroît à 3 petites minutes de la fin ! J'ai été personnellement bouleversé par ce vaillant Casillas réprimant difficilement un sanglot juste après l'exploit de Iniesta. Ce fut très beau à voir. Voilà deux symboles des frères ennemis – le Barçà et le Real – en grande communion pour la Roja… Je n'extrapole pas sur une hypothétique réconciliation interespagnole, façon France « Black-Blanc-Beur » de 98. Mais je note que le football est absolument le seul qui puisse offrir ces moments magiques, où toutes les différences fondent et toutes les barrières tombent. C'est un peu comme notre « One, two, three ! » national mais vite étouffé, hélas, par la réalité du terrain… Alors, à défaut de célébrer nos Verts promis à un éternel apprentissage sous la houlette du revenant Saâdane, trinquant de l'huile d'olive à la gloire des Rouges ! La Vuvuzela qui vient d'enrichir le langage universel, selon les linguistes, va cesser son « bruit » sur ces colonnes. Ce fut une belle expérience pour moi qui suis un passionné du foot sans être un spécialiste. Je ne prétends pas avoir été brillant. L'idée était juste d'écrire certaines choses qui ne sont pas forcément bonnes à être écrites… Je suis donc sincèrement désolé pour tout ceux qui ont subi, à pleins décibels, le souffle, parfois hard de certaines chroniques. Je pense surtout à Rabah Saâdane qui en a pris beaucoup pour son grade ! Mais, rassurez-vous, c'est toujours en toute sportivité. Alors, fin de Vuvuzela et peut-être à la samba brésilienne en 2014 ! Incha Allah.