L'Italie, qui attend le signal d'Alger pour la visite de Silvio Berlusconi, ne cache pas ses appréhensions. De report en report, le sommet intergouvernemental algéro-italien risque d'être ajourné pour la deuxième fois consécutive. A six semaines de la fin de l'année 2009, ce rendez-vous n'est toujours pas programmé dans l'agenda des deux pays. «Jusqu'à présent aucune date n'a été fixée pour la tenue de ce sommet», a confié à L'Expression une source diplomatique de l'ambassade d'Italie à Alger. Prévue pour l'année 2008, cette rencontre de haut niveau a été reportée jusqu'a 2009 pour des raisons liées au calendrier politique des deux pays. Or, rien ne confirme que ce rendez-vous aura bien lieu cette année. Pourtant, l'Italie attendait juste le signal d'Alger pour la visite de son président du Conseil, Silvio Berlusconi. Or, le gouvernement algérien n'a pas manifesté son intention et cela pour des raisons inconnues. «Nous attendons que le gouvernement algérien fixe une date pour tenir ce sommet», a déclaré l'ambassadeur d'Italie à Alger, M.Giampaolo Cantini lors d'une conférence de presse qu'il a animée en début d'octobre dernier sur les «Journées italiennes» à Oran. L'espoir de Rome commence à s'éteindre. «Nous sommes à mi-novembre, je doute fort que ce sommet soit tenu cette année», avoue notre vis-à-vis qui ne dissimule pas son malaise quant au silence du gouvernement algérien. Pour lui, l'organisation d'un sommet se prépare deux mois avant sa tenue pour permettre au gouvernement italien d'aménager son agenda et de se libérer de tout engagement aux niveaux interne et externe. «Il est vrai que les dossiers qui seront débattus lors de cette rencontre sont fin prêts, mais il apparaît difficile de libérer les ministres à la dernière minute», a-t-il ajouté. Avec un agenda chargé à l'international, l'Italie ne sera pas disponible pour répondre à l'invitation du gouvernement algérien au mois de décembre. Notre vis-à-vis cite au passage le cycle des réunions annuelles tenues au niveau de l'Union européenne et la conférence nationale de Copenhague sur l'environnement prévue en décembre prochain. Ce qui laisse déduire que ce sommet ne pourra pas se tenir. A noter que le premier sommet intergouvernemental a eu lieu en novembre 2007 en Italie. L'Italie tient beaucoup à ce sommet pour consolider ses relations avec l'Algérie. Preuve en est: plusieurs ministres italiens se sont déplacés cette année à Alger, et ce, dans l'espoir de baliser le terrain pour le sommet en question. On citera entre autres, le président de l'Assemblée parlementaire italienne, le ministre du Commerce et la secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères. «Les visites des membres de gouvernement des deux parties et les réunions tenues périodiquement s'inscrivent dans le cadre de la mise en oeuvre du Traité d'amitié et de coopération qui lie nos deux pays, lesquelles seront couronnées par la tenue du sommet», avait affirmé la secrétaire d'Etat, Stéfania Craxi, qui était en visite officielle à Alger en mai dernier. L'envoyée du gouvernement Berlusconi a assuré que ce sommet était au centre des entretiens qu'elle a eus avec le ministre des Affaires étrangères et le ministre délégué auprès du ministre des Affaires étrangères chargé des Affaires maghrébines. «Oui, nous avons évoqué la feuille de route établie par le gouvernement algérien», avait- elle affirmé alors. Mme Craxi avait réitéré l'intérêt du gouvernement Berlusconi à renforcer sa relation avec l'Algérie: «Nous voulons des projets concrets avec l'Algérie». Il faut reconnaître que les relations entre Alger et Rome sont au beau fixe et sont appelées à se développer. Selon le directeur de l'Institut italien pour le commerce extérieur, les échanges commerciaux sont en nette progression. Ils ont enregistré une hausse de 9,5% en 2009 par rapport à la même période de l'année 2008 avec une recette de 4 milliards de dollars. Les exportations italiennes ont enregistré un bond spectaculaire, passant de 759 millions de dollars à 1,24 milliard de dollars, soit une progression de 63%. Quant aux importations, elles sont en baisse de - 43% et représentent 3 milliards de dollars.