La High Court prendra, sans doute, des semaines ou des mois pour l'examiner. Abdelmoumène Rafik Khalifa fait usage de sa dernière cartouche pour éviter son extradition vers l'Algérie. L'ex-golden boy a introduit un recours devant la Cour suprême (High Court) britannique. « Abdelmoumène Rafik Khelifa a introduit devant la Cour suprême (High Court) un recours contre la décision de son extradition », a affirmé le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Belaïz, en marge d'une cérémonie en l'honneur des détenus lauréats du baccalauréat et du Brevet d'enseignement moyen (BEM) organisée, hier, au niveau de l'établissement de rééducation et de réinsertion d'El Harrach (Alger). Le ministre rappelle également que la High Court est la plus haute juridiction en Grande-Bretagne et ses décisions sont définitives. Ainsi le sort du responsable de « la plus grosse escroquerie du siècle » dépend du verdict de cette instance. La confirmation par la High Court de la décision d'extradition prononcée le 25 juin 2009 par le tribunal de Westminster (Londres) serait synonyme de la fin de la cavale du patron de l'ancien « empire » Khalifa. Abdelmoumène Khalifa, rappelons-le, a épuisé pratiquement toutes ses chances de fuir la justice algérienne. En effet, après le jugement du tribunal de Westminster, le 25 juin 2009, qui a émis un avis favorable au renvoi de Khalifa vers l'Algérie, le ministre britannique de l'Intérieur s'est prononcé également, en avril dernier, en faveur de sa remise aux autorités algériennes. Il disposait alors de 14 jours pour introduire un recours devant la Cour suprême, conformément au droit britannique. L'on ne sait pas encore la date exacte de l'examen de son recours par ladite instance. La High Court prendra, sans doute, des semaines ou des mois pour l'examiner. Les autorités algériennes qui ont fourni, selon des déclarations de responsables du ministère de la Justice, « des arguments irréfutables à leurs homologues britanniques », sont presque certaines d'obtenir l'extradition de Khalifa. La demande algérienne pour son extradition est basée, selon eux, sur des documents relatifs à la falsification de l'hypothèque de la villa familiale et d'un local commercial, jusqu'à la constitution du groupe Khalifa. Parmi les autres chefs d'inculpation retenus contre Khelifa figurent également les vols survenus au niveau des différentes agences d'El Khalifa Bank sur ordre de l'accusé lui-même, la gestion anarchique et la négligence ayant marqué les transferts de devises sous le couvert de diverses transactions qui étaient, en réalité, selon la liste des chefs d'accusation, des détournements organisés. L'Algérie s'est engagée aussi « à garantir à l'accusé, dans le cas de son extradition, le respect de ses droits reconnus par la loi algérienne et l'organisation d'un procès équitable ». Jugé et condamné déjà par contumace à perpétuité par le tribunal criminel de Blida, Khalifa aura droit, en cas d'extradition, à un autre procès. L'affaire sera jugée à nouveau. Il devrait y avoir une nouvelle instruction, une nouvelle audience et, peut-être… de nouveaux rebondissements.