On commence à voir un peu plus clair dans le projet d'amnistie générale proposé par le président de la République. En effet, une plateforme de huit points a été dévoilée par la Commission nationale d'amnistie générale (CNAG) lors de la rencontre tenue mercredi dernier au CCI de Chlef, sous la présidence de Malek Mebarek Serrai, membre de la direction nationale de la CNAG dont le président d'honneur n'est autre que l'ex-chef de l'Etat, Ahmed Benbella. La rencontre en question a vu la participation des anciens chefs de l'ex-AIS de la région centre-ouest du pays, à leur tête Ahmed Benaïcha, au milieu d'une assistance restreinte. Avant de développer les points essentiels contenus dans le programme d'action de la CNAG, il a déclaré : « L'initiative du président de la République vise à réconcilier les Algériens entre eux, avec leur Etat et ses institutions. » Dans le détail, Malek Serrai expliquera que cette option concerne toute l'histoire de l'Algérie indépendante, à commencer par « la réhabilitation des figures et personnalités historiques, telles que Ahmed Benbella, Aït Ahmed et Ferhat Abbès ». Pour ce qui est des événement douloureux qu'a connus le pays, le représentant de la CNAG énumère les dispositions à mettre en œuvre afin « de tourner définitivement la page ». Il s'agit de la levée des poursuites judiciaires liées à la tragédie nationale et concernant des citoyens établis à l'intérieur et à l'extérieur du pays, de l'annulation des décisions de justice prononcées dans ce contexte, de la réhabilitation des victimes, de l'amnistie de tous ceux qui, des deux côtés, ont été impliqués dans la violence et les dépassements. Sur le premier point, Malek Serrai évoquera le « cas dramatique de nombreux Algériens qui ont été injustement licenciés de leur poste pour certains et poussés à l'exil sur la base de dossiers préfabriqués pour d'autres ». Sur le plan économique et financier, la plateforme établie prévoit une régularisation des affaires en suspens d'ordre fiscal, bancaire et douanier, au profit notamment des opérateurs économiques touchés. Actuellement, dit-il, la CNAG est en possession de plus de 5000 dossiers de plaignants des conséquences diverses de la décennie noire.