La Commission nationale pour l'amnistie générale (CNAG), organisation créée en décembre 2004 pour « promouvoir le projet d'amnistie générale du Président Bouteflika », a décidé de geler ses activités jusqu'à nouvel ordre. La décision a été annoncée le week-end dernier par le premier responsable de la structure, Smaïl Abderrazak, également secrétaire général du Parti du renouveau algérien (PRA). Dans un communiqué adressé à la presse, Smaïl Abderrazak motive cette résolution en évoquant notamment l'« anarchie caractérisant la scène politique » et la nécessité de doter la CNAG d'un « cadre légal ». Smaïl Abderrazak explique aussi la résolution de mettre la « commission » en veilleuse en mettant en avant la difficulté de maîtriser le discours et les activités de la CNAG. Un problème qui résulte essentiellement, selon le responsable du PRA, de la multiplication sur le terrain d'acteurs qui s'expriment au nom de la CNAG sans pour autant en être adhérents. Dans le communiqué adressé aux médias, Smaïl Abderrazak précise que la décision de suspendre les activités de la CNAG a été prise de concert avec les membres du bureau national de l'association. Le responsable du PRA mentionne également que la CNAG ne reprendra ses activités que lorsqu'elle aura reçu son agrément du ministère de l'Intérieur. Malgré les explications fournies, la décision prise par la direction de la CNAG n'est pas sans susciter le courroux d'une partie de la base de la commission. Près d'une vingtaine d'adhérents, dont certains se sont présentés comme des membres du bureau national de l'association, ont rallié à la fin de la journée d'hier le siège national de la CNAG, situé sur les hauteurs d'Alger, pour exprimer leur opposition à la décision prise. Lors d'un point de presse improvisé à l'entrée, désormais fermé, du siège de la CNAG, ils ont tenu à démentir l'information selon laquelle ils auraient donné leur aval pour suspendre les activités de la commission. Les contestataires ont vivement protesté, par ailleurs, contre la manière avec laquelle « Smaïl Abderrazak a scellé le sort de la CNAG ». Car, selon eux, une décision de gel ne peut être prise qu'à l'issue de « la présentation par les responsables d'un bilan moral et financier de l'association ». « Nous voulons savoir où sont passées les sommes colossales d'argent ramassées par les adhérents », a indiqué un des présents. Se disant non convaincus par les arguments fournis par Smaïl Abderrazak, les protestataires présents ont déclaré, en outre, qu'ils continueront à activer. A ce propos, ils ont fait part de la création, durant la journée de vendredi, d'un bureau national provisoire composé de 5 membres, « dont la mission sera de gérer la crise et de reprendre le flambeau de l'amnistie générale ». A rappeler que la CNAG dispose de bureaux à travers les 48 wilayas du pays. Cette association qui n'a pas d'existence légale a commencé, il y a près de huit mois, à défendre le projet d'amnistie générale évoqué par le président Bouteflika en novembre 2004. L'association a, rappelle-t-on, commencé à activer sans pour autant en connaître les contours. Ce projet est d'ailleurs resté à ce jour inconnu.